Contexte
Fin octobre 2025, lors d'une visite à Tokyo, le président des États-Unis, Donald Trump, et la Première ministre du Japon, Sanae Takaichi, ont signé un accord-cadre visant à sécuriser les approvisionnements en terres rares et en minéraux critiques. La signature intervient dans un contexte de renforcement des contrôles à l'exportation par la Chine sur ces matériaux et d'efforts internationaux pour diversifier les chaînes d'approvisionnement.
Contenu principal de l'accord
L'accord-cadre prévoit une coopération bilatérale pour l'extraction, la séparation, le traitement et le stockage des terres rares et autres minéraux critiques. Les engagements comprennent la mobilisation de capitaux publics et privés, l'identification conjointe de projets destinés à combler les lacunes des chaînes d'approvisionnement, et le développement de produits dérivés tels que aimants, batteries et catalyseurs.
Le texte mentionne le recours à des mécanismes de soutien financier (subventions, garanties, prêts), des mesures commerciales éventuelles, des assouplissements réglementaires et la mise en place de systèmes de stockage stratégique.
Mesures et calendrier
L'accord prévoit l'adoption, dans un délai de six mois, de mesures destinées à appuyer financièrement des projets prioritaires. Il prévoit également la création de dispositifs de coordination entre gouvernements et entre secteurs public et privé pour accélérer le développement des capacités d'extraction et de raffinage ainsi que des maillons en aval (aimants, batteries, catalyseurs).
Motifs et enjeux
L'initiative vise à réduire la dépendance à l'égard d'un fournisseur dominant sur le marché mondial des terres rares. Selon des évaluations d'organismes internationaux, la Chine assure une part importante de l'extraction et surtout du raffinage des terres rares, ainsi qu'une forte part de la production d'aimants puissants reposant sur des éléments comme le néodyme et le dysprosium. Les restrictions d'accès mises en place par Pékin ont suscité des réponses politiques visant à diversifier les sources d'approvisionnement et à sécuriser les chaînes industrielles pour les secteurs du numérique, de l'automobile, de l'énergie et de la défense.
Accords et annonces connexes
Parallèlement à l'accord sur les terres rares, les deux pays ont annoncé un programme d'investissements croisés évalué à environ 550 milliards de dollars, comprenant des engagements dans les domaines de l'énergie (notamment des projets nucléaires et des réacteurs modulaires), de l'intelligence artificielle et des usines de traitement de minéraux. Un protocole d'accord a été signé pour renforcer la coopération dans la construction navale et établir un groupe de travail sur les capacités industrielles et les investissements stratégiques.
D'autres accords récents entre les États-Unis et des partenaires régionaux, comme l'Australie, la Thaïlande et la Malaisie, visent également à améliorer l'accès à des sources alternatives de minéraux critiques.
Suites prévues
Les partenaires prévoient de suivre un calendrier de mise en œuvre avec des revues régulières des projets prioritaires, la mobilisation de financements publics et privés, et l'établissement de groupes de travail conjoints. Les mesures annoncées visent à accroître la capacité d'extraction et de raffinage hors des zones actuellement dominantes et à développer des chaînes de valeur intégrées pour les composants dérivés des terres rares.








