Contexte de l'accord
Un accord entre la France et le Royaume-Uni concernant la gestion des migrants traversant la Manche est entré en vigueur début août. Cet accord, conclu lors de la visite d'État du président français Emmanuel Macron au Royaume-Uni en juillet, vise essentiellement à dissuader les traversées irrégulières sur des embarcations précaires utilisées pour franchir la Manche, souvent exploitées par des réseaux de passeurs.
Dispositions principales
L'accord instaure un dispositif d'échange de migrants basé sur un principe réciproque. Les migrants arrivés au Royaume-Uni par des « small boats » dont la demande d'asile est jugée inadmissible pourront être renvoyés en France. En contrepartie, le Royaume-Uni acceptera des migrants se trouvant en France, notamment ceux ayant effectué une demande d'entrée via une plateforme en ligne. La priorité sera donnée aux ressortissants de nationalités fréquemment concernées par les réseaux de passeurs ainsi qu'aux personnes ayant des liens familiaux ou d'autres attaches avec le Royaume-Uni. Chaque cas fera l'objet d'une évaluation sécuritaire des deux côtés de la Manche.
L'accord, qualifié d'expérimental, est limité dans le temps jusqu'en juin 2026. La Commission européenne a validé cette approche. Les modalités précises, notamment le nombre de personnes concernées, n'ont pas été publiquement détaillées.
Objectifs annoncés
Les gouvernements français et britannique ont affirmé que cet accord vise à démanteler les filières de passeurs et à réduire l'immigration illégale. Le nombre croissant de migrants traversant la Manche par voie maritime, dépassant 25 000 personnes au Royaume-Uni depuis le début de l'année, a entraîné une pression accrue sur les gouvernements pour trouver des solutions.
Critiques et réactions
L'accord a suscité des réactions diverses. Dans le nord de la France, certains responsables politiques estiment que le dispositif avantagerait de façon disproportionnée le Royaume-Uni. Par ailleurs, des associations d'aide aux migrants considèrent que l'accord pourrait contrevenir aux obligations internationales en matière de protection des réfugiés. Ces critiques se sont exprimées dans un contexte de débat sur la capacité du Royaume-Uni à gérer les flux migratoires et sur la montée de mouvements politiques opposés à l'immigration.
Perspective et suivi
L'accord prévoit une phase expérimentale d'un an, au terme de laquelle une évaluation des résultats et des éventuels ajustements pourra avoir lieu. Les premiers transferts de migrants dans le cadre de ce dispositif sont attendus rapidement après l'entrée en vigueur de l'accord, qui doit également répondre à des impératifs sécuritaires et humanitaires mentionnés par les deux gouvernements.