Un premier renvoi de migrant du Royaume‑Uni vers la France a été effectué le jeudi 18 septembre, selon un communiqué du ministère britannique de l'Intérieur. La personne expulsée, décrite par une source gouvernementale française comme d'origine indienne, était entrée au Royaume‑Uni en août après avoir traversé la Manche à bord d'une petite embarcation. Elle est arrivée en France à bord d'un vol commercial.
Dispositions de l'accord
L'accord migratoire entre la France et le Royaume‑Uni a été conclu en juillet lors d'une visite d'État et est entré en vigueur début août. Il prévoit, sur le principe dit du « un pour un », le retour en France de personnes arrivées au Royaume‑Uni à bord de petites embarcations et, en contrepartie, l'envoi vers le Royaume‑Uni de migrants présents en France et autorisés à s'y rendre. L'accord est présenté comme un pilote prévu pour une durée limitée.
Déroulement du renvoi et opérations prévues
Le ministère britannique a indiqué que d'autres vols transportant des personnes vers la France étaient programmés pour la semaine en cours et la suivante. Le Home Office a également précisé que, dans le sens inverse, des personnes autorisées à venir au Royaume‑Uni depuis la France devraient arriver « dans les prochains jours ». Des médias britanniques ont rapporté qu'au moins un vol prévu en début de semaine est parti sans passagers concernés par l'accord.
Volet judiciaire et recours
La mise en œuvre des renvois a donné lieu à des contestations juridiques. La Haute Cour de Londres a temporairement bloqué l'expulsion d'une personne d'origine érythréenne qui avait affirmé être victime de trafic d'êtres humains. Le gouvernement britannique a annoncé son intention de faire appel et de revoir l'application de la législation sur l'esclavage moderne afin d'éviter, selon ses termes, que celle‑ci ne soit invoquée de manière à empêcher certains renvois.
Des organisations non gouvernementales assistent des personnes concernées dans le dépôt de recours. L'association l'Auberge des migrants a critiqué l'accord et a exprimé ses réserves quant à son efficacité et ses conséquences pour les personnes concernées.
Mesures de détention et chiffres rapportés
Depuis le début de l'application de l'accord, les autorités britanniques ont placé en détention des personnes en vue de leur renvoi. Selon le quotidien The Guardian, 92 personnes étaient détenues en début de semaine en attente d'un renvoi. Par ailleurs, un bilan réalisé à partir de chiffres officiels et relayé par l'AFP signale plus de 31 000 traversées de la Manche vers le Royaume‑Uni depuis le début de l'année. Le gouvernement a déclaré avoir procédé à un volume accru d'expulsions sur la période récente, chiffré dans certains comptes rendus à environ 35 000 départs, soit une hausse annuelle reportée de 13 %.
Contexte politique
Le gouvernement britannique a présenté ce mécanisme comme un élément de sa stratégie visant à réduire les traversées illégales de la Manche. Le Premier ministre a indiqué vouloir « intensifier le processus » de renvois, déclaration rapportée lors d'une conférence de presse. Des tensions politiques et médiatiques entourent la question migratoire, y compris des pressions partisanes et des mobilisations publiques mentionnées par la presse.
Suivi et caractère expérimental
L'accord est mis en œuvre dans un cadre expérimental et fait l'objet d'un suivi opérationnel et juridique. Plusieurs acteurs — autorités des deux pays, juridictions et organisations de la société civile — interviennent dans l'application et le contrôle du dispositif. Des éléments opérationnels et judiciaires restent en évolution au moment de ce premier renvoi.