Contexte
L'affaire Bétharram concerne des accusations de violences physiques et sexuelles dans l'établissement catholique Notre-Dame-de-Bétharram. En juin 1996, un surveillant surnommé "Sanglier" par les élèves a été condamné pour coups et blessures. Sa gifle à un élève lui avait perforé le tympan, ce qui avait conduit à une amende de 5 000 francs avec sursis prononcée par le tribunal de Pau.
Audition de François Bayrou
Le 6 novembre 1996, François Bayrou, alors ministre de l'Éducation de 1993 à 1997, a été interrogé sous serment par une commission d'enquête sur les violences dans les établissements scolaires. Lors de cette audition, devenue publique grâce à ses propres déclarations, le Premier ministre a produit un courrier mentionnant le licenciement du surveillant incriminé après une inspection. M. Bayrou a argumenté qu'un document adressé au rectorat confirmait cette décision de licenciement.
Révélations du collectif de victimes
Le collectif de victimes a publié un document extrait de la revue de l'établissement catholique pour l'année 1997-1998. Ce document montre que le surveillant apparaissait toujours dans l’organigramme comme conseiller principal d’éducation (CPE), obtenant même une promotion après les faits. Alain Esquerre, porte-parole du collectif, a affirmé que le surveillant n’avait pas été licencié, contredisant ainsi les propos de M. Bayrou.
Réactions
La déclaration de François Bayrou a suscité une réaction vive de Jean-François Lacoste-Séris, dont l'enfant avait été blessé, affirmant que le surveillant avait plutôt été promu. M. Lacoste-Séris a exprimé sa perplexité face aux informations contradictoires, suggérant une méprise ou une volontaire désinformation du Premier ministre.
Implications politiques
Cet épisode a ravivé les critiques envers François Bayrou, particulièrement de la part de la gauche, qui l'accuse d'avoir été au courant des abus antérieurs et d'avoir tenté d'influencer une procédure judiciaire impliquant un religieux de Bétharram. M. Bayrou a rejeté ces accusations, les qualifiant d'instrumentalisation politique, insistant sur le fait qu'il n'avait pas couvert de tels événements durant son mandat.