Résumé
L'Allemagne a dépassé la barre des 3 millions de chômeurs en août, selon les données publiées par l'Agence fédérale pour l'emploi (BA) le 29 août. Les chiffres bruts font état de 3,03 millions de personnes sans emploi. En données corrigées des variations saisonnières (CVS), le taux de chômage est resté stable à 6,3 %.
Chiffres clés
- Chômeurs (données brutes, août) : 3,03 millions.
- Variation mensuelle (données brutes) : augmentation d'environ 46 000 personnes.
- Variation annuelle (données brutes) : hausse d'environ 153 000 personnes.
- Données CVS : diminution d'environ 9 000 personnes sur un mois ; taux de chômage CVS à 6,3 %.
- Publication : Agence fédérale pour l'emploi (BA), 29 août.
Contexte macroéconomique
Les autorités statistiques ont indiqué que l'économie allemande a connu une récession sur plusieurs périodes récentes. L'institut statistique Destatis a révisé à la baisse ses estimations antérieures, indiquant un recul du produit intérieur brut (PIB) de 0,7 % en 2023 et de 0,5 % en 2024. Des données reportées pour le deuxième trimestre 2025 ont montré un repli du PIB de 0,3 %, supérieur à la prévision de 0,1 %.
Plusieurs facteurs sont mentionnés pour expliquer la détérioration conjoncturelle : forte exposition de l'économie allemande aux secteurs industriels et aux exportations, hausse des prix de l'énergie liée au conflit en Ukraine et aux restrictions sur les approvisionnements en gaz russe, et ralentissement des échanges avec des partenaires commerciaux importants.
Secteurs et évolution de l'emploi
- Secteurs en croissance : les services publics et la santé ont continué d'enregistrer des créations d'emploi.
- Secteurs en repli : l'industrie manufacturière et le travail intérimaire ont poursuivi leur retrait.
- Données sectorielles citées : fin juin, l'emploi dans l'industrie avait reculé de 2,1 % sur un an, soit environ 114 000 postes en moins. Depuis 2019, près de 250 000 emplois industriels auraient été supprimés (source : cabinet EY). Dans l'automobile, la baisse annuelle a été estimée à 6,7 % (environ 51 500 postes) et à plus de 112 000 postes supprimés depuis 2019 (source : EY).
Réactions et demandes de réformes
- Agence fédérale pour l'emploi : la présidente Andrea Nahles a souligné que la hausse d'août s'expliquait en partie par la pause estivale et a présenté les données dans ce contexte.
- Gouvernement : la ministre du Travail, Bärbel Bas, a indiqué que les « vents contraires conjoncturels » laissaient des traces sur le marché du travail et nécessitaient des mesures de riposte.
- Syndicats et organisations patronales : le président de la Fédération allemande des employeurs (BDA), Rainer Dulger, a estimé que la situation nécessitait des réformes économiques et a appelé à un calendrier de réformes.
- Médias : la publication des chiffres a suscité une attention médiatique marquée.
Mesures annoncées et attentes
Le gouvernement de coalition a présenté des incitations à l'investissement et un plan d'investissement pour les infrastructures d'un montant annoncé de 500 milliards d'euros. Le gouvernement, dirigé par le chancelier Friedrich Merz, est attendu sur des réformes fiscales et sociales visant à soutenir l'activité économique.
Des acteurs institutionnels et des économistes ont formulé des jugements contrastés sur l'ampleur et la durée de la détérioration du marché du travail. Un point de vue rapporté par KfW Research indique que la reprise économique attendue l'année suivante pourrait améliorer les perspectives du marché de l'emploi.
Conclusion
Les chiffres publiés le 29 août montrent une augmentation du nombre de chômeurs en Allemagne et alimentent le débat public sur la nécessité de mesures économiques et de réformes. Les données brutes traduisent un recul de l'emploi dans certains secteurs industriels, tandis que d'autres secteurs maintiennent des créations d'emplois. Les autorités et parties prenantes ont présenté des propositions et des attentes divergentes quant aux mesures à mettre en œuvre pour stabiliser et relancer le marché du travail.