Nomination et contexte
Andrej Babiš a été nommé Premier ministre par le président Petr Pavel à la suite des élections législatives remportées par son mouvement ANO. Il avait déjà exercé la fonction de chef du gouvernement de 2017 à 2021. Son parti ne dispose pas d'une majorité et il a conclu un accord de coalition avec les partis SPD et La Voix des automobilistes.
Formation du gouvernement et approbations en cours
La coalition formée par ANO rassemble 80 sièges sur 200 au parlement. La composition de l'équipe gouvernementale doit recevoir l'approbation du président Petr Pavel. Le président a exprimé des réserves concernant la nomination de Filip Turek au portefeuille de l'Environnement. M. Turek fait l'objet d'une enquête pour violences domestiques et d'une plainte pour viol. Des enquêtes antérieures, notamment pour des gestes à connotation néonazie, ont été classées sans suite ; des médias ont publié des messages attribués à M. Turek contenant des propos racistes et homophobes.
Positions politiques et axes de campagne
Lors de la campagne, Andrej Babiš a proposé d'augmenter certaines prestations sociales et de réduire l'aide apportée à l'Ukraine, en affirmant prioriser les citoyens tchèques. Après les élections, il a déclaré vouloir maintenir une relation loyale avec l'Union européenne. Des observateurs estiment toutefois que son retour au pouvoir pourrait s'accompagner d'une ligne plus critique envers les institutions européennes.
Initiatives parlementaires et alliances
Andrej Babiš a participé à la création du groupe parlementaire « Patriotes pour l'Europe » avec le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, initiative qualifiée d'eurosceptique. Il a en revanche rejeté la demande du SPD d'organiser un référendum sur une éventuelle sortie de l'Union européenne.
Parcours personnel et activité économique
Né à Bratislava, Andrej Babiš a acquis la nationalité tchèque après la scission de la Tchécoslovaquie. Il a fondé le groupe Agrofert en 1993, actif dans l'agroalimentaire et la chimie, et figure parmi les personnalités les plus fortunées de la République tchèque.
Il est entré en politique en 2011 en créant le mouvement Action des citoyens mécontents (ANO). Après sa défaite aux législatives de 2021, il s'est présenté à l'élection présidentielle de 2023, remportée par Petr Pavel.
Conflits d'intérêts et mesures annoncées
Le président Petr Pavel a posé comme condition la résolution des risques de conflits d'intérêts liés aux activités économiques de M. Babiš. En réponse, ce dernier a annoncé le transfert des activités d'Agrofert vers une structure indépendante, précisant qu'elles pourraient être ultérieurement transmises à ses enfants. Le président s'est dit satisfait de la démarche, tout en regrettant l'absence de détails sur sa mise en œuvre.
Procédures judiciaires et allégations
Andrej Babiš fait l'objet d'accusations et de poursuites pour des faits antérieurs, notamment des procédures pour fraude concernant des subventions européennes de 2007, qu'il rejette. Des médias et dossiers ont également évoqué des liens supposés avec des services de l'ère communiste ; il nie ces allégations.
Points d'attention et perspectives
La mise en place effective du gouvernement et sa validation par le président restent en suspens. Les questions relatives aux conflits d'intérêts, aux procédures judiciaires en cours et à la composition du cabinet constituent des facteurs susceptibles d'influencer le fonctionnement du nouvel exécutif.








