Résumé
La nomination d’un prêtre au poste de chancelier du diocèse de Toulouse, annoncée au début juin 2025, a été annulée à la suite de réactions émanant d’instances ecclésiales et de collectifs de victimes. Le diocèse a annoncé la renonciation de la personne nommée et la désignation d’un nouveau chancelier.
Chronologie des faits
- Début juin 2025, l’archevêque de Toulouse, Guy de Kerimel, a nommé Dominique Spina chancelier et délégué épiscopal aux mariages du diocèse de Toulouse.
- La nomination a suscité des réactions au sein de l’Église et de la société, notamment de la présidence de la Conférence des évêques de France et de plusieurs collectifs de victimes.
- Le 10 août 2025, la présidence de la Conférence des évêques de France a indiqué avoir engagé un dialogue avec l’archevêque pour l’inviter à reconsidérer sa décision, en soulignant le risque de raviver des blessures chez les fidèles.
- Le 16 août 2025, le diocèse a publié un communiqué précisant que, à la demande de l’archevêque, le père Dominique Spina avait renoncé à la charge de chancelier.
- Le diocèse a ensuite annoncé, après concertation, la nomination de l’abbé Léopold Biyoki comme nouveau chancelier, à compter du 1er septembre 2025.
Informations judiciaires et administratives
Dominique Spina avait été condamné en 2006 à cinq ans de prison, dont un avec sursis, pour le viol d’un lycéen de 16 ans commis en 1993. Dans ses communications publiques, l’archevêque a évoqué sa décision initiale au titre de la miséricorde et a indiqué n’avoir « rien à reprocher » à la personne pour l’exercice d’une fonction administrative, tout en rapportant une demande de pardon adressée aux victimes.
Réactions et enjeux
Plusieurs collectifs de victimes d’abus sexuels au sein d’établissements catholiques ont exprimé leur désaccord et demandé la révision de la nomination. La présidence de la Conférence des évêques de France a estimé qu’une nomination à un poste à la fois canonique et symbolique pouvait raviver des blessures et susciter des interrogations parmi les fidèles. Selon le diocèse, l’archevêque a souhaité éviter une division au sein de la conférence épiscopale et prévenir un affrontement entre positions divergentes.
Rôle du chancelier
Le chancelier diocésain a pour mission d’établir les actes administratifs du diocèse et d’assister l’évêque en matière de conseil ou de gestion administrative. La fonction revêt une dimension canonique et peut avoir une portée symbolique auprès des fidèles.
Contexte institutionnel
L’affaire s’inscrit dans un contexte plus large de débats au sein de l’Église catholique en France, notamment depuis la publication en 2021 du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) et des mobilisations de victimes et d’associations réclamant davantage de transparence et de protection.
Sources citées
Communiqués du diocèse de Toulouse et de la Conférence des évêques de France, déclarations de collectifs de victimes et comptes rendus de presse relatifs aux décisions et aux déclarations publiques mentionnées ci-dessus.