Synthèse de l’incident
Quatre unités de la centrale nucléaire de Gravelines (Nord) se sont arrêtées automatiquement en raison d’un afflux de méduses ayant obstrué les stations de pompage de l’eau de mer utilisée pour le refroidissement des réacteurs. L’exploitant EDF évoque une « présence massive et non prévisible » dans les tambours filtrants situés en partie non nucléaire des installations. Les deux autres unités étant en maintenance, l’ensemble du site est temporairement à l’arrêt. EDF indique qu’il n’y a eu aucune conséquence sur la sûreté des installations, la sécurité du personnel ou l’environnement. Des redémarrages sont envisagés à partir de jeudi, sous réserve des diagnostics et des interventions en cours.
Contexte du site
La centrale de Gravelines est refroidie par de l’eau pompée dans un canal connecté à la mer du Nord. Elle comprend six réacteurs à eau pressurisée d’une puissance de 900 MW chacun. Le site est présenté comme la plus grande centrale d’Europe occidentale par le nombre de réacteurs et la capacité installée. Deux réacteurs de nouvelle génération (EPR2) de 1 600 MW chacun sont prévus à l’horizon 2040.
Chronologie des arrêts
- Dimanche 10 août 2025, entre 23 h et minuit : arrêts automatiques des unités 2, 3 et 4, conformément aux dispositifs de sûreté et de protection.
- Lundi 11 août 2025, à 06 h 20 : arrêt automatique de l’unité 6.
Selon EDF, la matière gélatineuse des méduses a permis le passage des premiers filtres avant l’obstruction des tambours filtrants à maillage fin.
Impact sur l’approvisionnement électrique
RTE indique que l’incident n’a pas affecté la stabilité du réseau ni la consommation. Selon EDF, l’approvisionnement reste assuré par d’autres centrales nucléaires et par d’autres sources de production, dont le solaire.
Mesures engagées et perspective de reprise
Les équipes de la centrale réalisent les diagnostics et les opérations nécessaires pour restaurer les capacités de pompage et permettre un redémarrage des unités dans des conditions conformes aux exigences de sûreté. La remise en service est planifiée à partir de jeudi, sous réserve de l’issue de ces actions.
Éléments de contexte et précédents
Des épisodes d’obstruction par des méduses sont considérés comme peu fréquents par l’exploitant, qui mentionne un précédent au cours des années 1990. Des cas similaires ont été signalés dans les années 2010 dans plusieurs pays, notamment aux États-Unis, en Écosse, en Suède et au Japon. En mer du Nord, certaines espèces de méduses se rapprochent des côtes lorsque la température de l’eau augmente, ce qui peut accroître ponctuellement leur présence près des prises d’eau industrielles.