Contexte de l'attentat de la rue des Rosiers
L'attentat de la rue des Rosiers s'est déroulé le 9 août 1982 à Paris. Six personnes ont perdu la vie et 22 autres ont été blessées lors de l'explosion d'une grenade suivie d'une fusillade dans le restaurant Jo Goldenberg, situé dans le quartier du Marais. L'attaque a été attribuée au Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) dirigé par Abou Nidal, une scission de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Réquisitions du Parquet national antiterroriste
Le 9 juillet 2025, le Parquet national antiterroriste (Pnat) a requis la tenue d'un procès aux assises pour six hommes soupçonnés d'être impliqués dans cet attentat. Parmi eux, quatre font l'objet de mandats d'arrêt internationaux. Le Pnat demande qu'un procès pour assassinats soit tenu devant une cour d'assises spéciale pour trois hommes suspectés d'avoir été présents sur les lieux le jour de l'attentat : Abou Zayed, Hicham Harb, et Nizar Tawfiq Hamada.
Détails sur les suspects
Abou Zayed, âgé de 66 ans et extradé de Norvège vers la France fin 2020, est considéré comme un acteur central de l'attentat. Les procureurs le désignent comme l'un des tireurs, bien que les faits soient contestés par lui-même et d'autres témoins.
Hicham Harb, 70 ans, est suspecté d'avoir supervisé l'attentat et d'avoir également été l'un des tireurs. Nizar Tawfiq Hamada, 63 ans, est également accusé d'avoir activement participé à l'attaque.
Trois autres hommes risquent d'être jugés pour complicité d'assassinats :
- H. T., 65 ans, accusé de complicité pour avoir caché les armes.
- Amjad Atta, environ 72 ans, accusé d'avoir planifié l'attentat.
- Nabil Othmane, 72 ans, accusé de l'avoir préparé.
Les suspects Hicham Harb, Nizar Tawfiq Hamada, Amjad Atta et Nabil Othmane sont sous mandats d'arrêt et localisés en Cisjordanie, Jordanie et Koweït.
Procédure judiciaire et enjeux
La décision finale sur la tenue d'un procès appartient au juge antiterroriste qui a jusqu'au début août 2025 pour rendre son ordonnance. Si la date butoir est dépassée, certains accusés pourraient comparaître en liberté.
Le Pnat a insisté sur le fait que l'attentat visait à instiller la terreur, comme en témoigne l'acharnement du commando à faire de nombreuses victimes dans un lieu fréquenté par la communauté juive internationale.
Réactions des parties civiles
Les représentants des victimes, dont des avocats et associations, ont exprimé des sentiments partagés entre reconnaissance envers la justice et frustration due à l'absence des accusés réfugiés à l'étranger. Ils saluent néanmoins le travail "minutieux" accompli par le Pnat et expriment l'espoir d'une issue judiciaire, malgré le temps écoulé et les difficultés rencontrées.
Ce cas souligne la complexité des affaires terroristes transnationales, où la quête de justice peut s'étendre sur plusieurs décennies à travers diverses juridictions.