Résumé
L'équipe de France féminine de boxe n'a pas participé aux Championnats du monde organisés par World Boxing à Liverpool, qui se sont déroulés du 4 au 14 septembre. La Fédération française de boxe (FFB) a indiqué que les résultats des tests de féminité exigés par World Boxing n'avaient pas été transmis dans les délais, entraînant l'exclusion des boxeuses concernées.
Contexte et mesures réglementaires
World Boxing a rendu obligatoires des tests visant à vérifier des caractéristiques liées au sexe pour pouvoir concourir dans les catégories féminines. Cette décision a été prise après des controverses sur la féminité de certaines athlètes lors des Jeux de Paris. World Boxing a préconisé des procédures de dépistage et a recommandé des laboratoires accrédités pour réaliser ces examens.
Par ailleurs, la fédération internationale a obtenu une reconnaissance du Comité international olympique en février précédant la compétition.
Situation en France et déroulement des faits
La réalisation de tests génétiques ou d'examens des caractéristiques sexuelles est encadrée par le droit français. Le ministère des Sports a rappelé, début août, que les examens des caractéristiques génétiques constitutionnelles d'une personne ne peuvent être entrepris qu'à des fins médicales, de recherche scientifique ou, de manière strictement encadrée, dans la lutte contre le dopage ; ils n'apparaissent donc pas couverts par la loi française lorsqu'ils sont demandés pour vérifier l'éligibilité des athlètes selon un critère de sexe.
En conséquence, les boxeuses françaises n'ont pu subir ces examens qu'une fois arrivées au Royaume-Uni. La FFB indique s'être appuyée sur un laboratoire recommandé par World Boxing, avec l'engagement de recevoir les résultats dans les délais exigés par l'organisateur. Le laboratoire n'a pas transmis les résultats à temps, selon la FFB ; cette absence de transmission a entraîné l'exclusion des athlètes concernées.
Athlètes concernées et portée de l'exclusion
Les cinq boxeuses françaises qui devaient prendre part aux Mondiaux et qui ont été empêchées de concourir sont : Romane Moulai (-48 kg), Wassila Lkhadiri (-51 kg), Melissa Bounoua (-54 kg), Sthélyne Grosy (-57 kg) et Maëlys Richol (-65 kg).
La même exigence de tests a également empêché la participation d'autres athlètes, dont les boxeuses Imane Khelif (Algérie) et Lin Yu-ting (Taïwan), absentes de la compétition pour les mêmes motifs.
Réactions et débats
La FFB a déclaré que le dysfonctionnement concernant la transmission des résultats n'était pas imputable à la fédération nationale et qu'il portait un préjudice aux athlètes. Des responsables et personnalités du milieu sportif ont critiqué la gestion de la situation ; des déclarations publiques ont qualifié l'incident de faute dans la prise en charge administrative des athlètes.
Le cas relance un débat plus large sur la compatibilité entre les obligations posées par certaines fédérations internationales et les cadres juridiques nationaux en matière de bioéthique et de protection des données génétiques. Des acteurs scientifiques et universitaires ont souligné l'absence de consensus sur le lien entre caractéristiques génétiques particulières et performance sportive, tandis que des fédérations internationales ont présenté ces mesures comme liées à l'intégrité des compétitions féminines.
Conséquences administratives et pratiques
Sur le plan administratif, la situation a conduit des fédérations nationales à chercher des solutions pour se conformer aux exigences internationales sans enfreindre la législation nationale. Certaines fédérations ont envisagé ou organisé des examens à l'étranger lorsque la loi nationale l'interdit sur leur territoire.
La question demeure sujette à contentieux et à débats réglementaires entre instances sportives internationales, autorités nationales et acteurs du droit et de la bioéthique.