Contexte
Des appels de certains pharmaciens sur des plateformes de discussion en ligne demandant de ne pas commander de doses de vaccin contre le Covid-19 ont été signalés lors de l'ouverture des commandes sur le portail de Santé publique France, en vue de la campagne de vaccination contre la grippe et le Covid-19 prévue pour débuter le 14 octobre.
Nature des appels
Les messages en circulation invitent des officines à ne pas commander de flacons de vaccins afin de faire valoir des revendications professionnelles. Ces démarches concernent l'approvisionnement des vaccins et, par ricochet, la disponibilité des doses pour d'autres professionnels de santé qui pratiquent les vaccinations.
Réaction du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens
Le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens a condamné ces appels au boycott, estimant qu'ils risquent d'affecter la continuité des missions de santé publique confiées aux pharmaciens et d'entamer la couverture vaccinale. L'instance a souligné la difficulté posée par un refus de commande, qui peut à la fois réduire la vaccination dans les officines et gêner la distribution vers d'autres professionnels.
Position des syndicats et représentants professionnels
Les deux syndicats représentatifs de la profession ont désapprouvé ces initiatives, les qualifiant d'actions isolées ou locales qui s'opposent aux objectifs de santé publique tout en reflétant la colère d'une partie de la profession. La Fédération des pharmaciens d'officine (FSPF) a recommandé de s'abstenir d'actions individuelles susceptibles de retourner l'opinion publique et a estimé que certaines initiatives, même destinées à maintenir la pression sur les autorités, pouvaient être contre-productives pour le mouvement de mobilisation.
Un porte-parole d'une union de syndicats a indiqué que l'appel au boycott se propageait au sein de la base et que certains pharmaciens évoquaient un refus de participer à la vaccination antipneumococcique ou antigrippale. Le président d'un syndicat patronal de l'industrie pharmaceutique a qualifié ces appels d'irresponsables et a exprimé sa confiance que la majorité des pharmaciens n'y adhérerait pas, en rappelant l'engagement professionnel de la profession.
Mobilisation et revendications en amont
La mobilisation professionnelle récente a inclus des fermetures massives d'officines lors d'une journée de protestation, visant à contester des mesures réglementaires attendues concernant les remises commerciales sur les génériques et une baisse de prix prévue pour ces médicaments. Les actions revendicatives visent notamment la suppression d'un arrêté réduisant ces remises.
Enjeux et conséquences potentielles
Les autorités professionnelles et les syndicats estiment que le boycott des commandes pourrait nuire à la mise en œuvre de la campagne de vaccination en limitant l'accès aux doses et en perturbant la chaîne d'approvisionnement. Ils appellent à privilégier des actions collectives encadrées plutôt que des initiatives individuelles susceptibles d'affecter la population.
Situation actuelle
L'Ordre des pharmaciens et les syndicats représentatifs maintiennent leur position de désapprobation des appels au boycott et encouragent des démarches concertées pour traiter les revendications professionnelles, tout en soulignant l'importance de préserver l'accès aux vaccins pour la population.