Contexte et Objectifs
Le 15 juillet 2025, le Premier ministre François Bayrou a présenté les grandes lignes du budget pour l'année 2026. Sous le titre "le moment de vérité", ce plan vise à réaliser 43,8 milliards d'euros d'économies et à ramener le déficit de 5,4 % du PIB en 2025 à 2,8 % en 2029. Les propositions incluent la suppression de deux jours fériés, un gel des prestations sociales et des retraites, la suppression de 3 000 postes de fonctionnaires, et l'instauration d'une "année blanche" sans augmentation des dépenses publiques pour 2026.
Réactions Politiques
Le projet de budget a immédiatement suscité des critiques. L'opposition, composée notamment du Rassemblement National (RN) et de La France Insoumise (LFI), a fermement contesté les mesures annoncées. Marine Le Pen, chef du RN, a critiqué les réductions budgétaires qu'elle considère comme des attaques contre les travailleurs français. Elle a également dénoncé la suppression de jours fériés, jugée provocatrice. Chez LFI, Jean-Luc Mélenchon a qualifié le plan d'injuste, prévoyant que ce budget pourrait déclencher des troubles sociaux.
Opposition et Soutien
Le Parti Socialiste (PS) reste un acteur clé, susceptible de fraiser la balance lors des votes parlementaires. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a exprimé son opposition, bien qu'il reste ouvert au dialogue sur les révisions possibles. De son côté, Édouard Philippe a critiqué l'absence de réformes structurelles en dénonçant un simple "plan d'urgence". En revanche, Emmanuel Macron a salué la "courage" et "audace" du plan.
Aspects Techniques et Économiques
L'idée d'une "année blanche" repose sur le gel des dépenses publiques à leur niveau de 2025, sans tenir compte de l'inflation prévue. Parmi les efforts supplémentaires attendus, une contribution de solidarité pour les hauts revenus a aussi été mentionnée, ainsi qu'un projet de loi contre la fraude fiscale et sociale. Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a souligné la nécessité de ces mesures pour éviter une augmentation de la dette.
Perspectives de Censure
Le plan est confronté à la possibilité d'une motion de censure, similaire à celle qui avait conduit à la chute du gouvernement de Michel Barnier. Si le PS, qui avait déjà sauvé Bayrou d'une motion similaire en février dernier, décidait de voter la censure, cela pourrait entraîner une nouvelle crise politique. La période estivale s'annonce donc cruciale pour François Bayrou, qui devra naviguer entre négociations politiques et pression syndicale.