Contexte et Arrestation
Christophe Gleizes, journaliste sportif français et collaborateur des magazines So Foot et Society, s’est rendu en Algérie en mai 2024. Son objectif était de réaliser un reportage sur la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), un club de football basé à Tizi Ouzou, avec un intérêt particulier pour un hommage au footballeur camerounais Albert Ebossé, décédé dix ans plus tôt.
Le 28 mai 2024, il a été arrêté à Tizi Ouzou. Les autorités algériennes lui ont reproché d'être entré dans le pays avec un visa touristique et d’avoir eu des contacts avec des personnes associées au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), classé organisation terroriste par l’Algérie en 2021. Ces contacts avaient eu lieu initialement en 2015 et 2017, avant cette catégorisation.
Condamnation
Le 29 juin 2025, Christophe Gleizes a été condamné à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" et "possession de publications dans un but de propagande nuisant à l’intérêt national". Sa condamnation a provoqué une vive réaction parmi les défenseurs de la presse et a été jugée "injuste" par Reporters sans frontières (RSF) et son employeur, So Press.
Cette condamnation s'inscrit dans un climat diplomatique tendu entre la France et l'Algérie, amplifié par des désaccords géopolitiques, y compris concernant le Sahara occidental. D'autres affaires, comme celle de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, accentuent ces tensions diplomatiques.
Réactions et Appel
Les autorités françaises ont exprimé leur préoccupation face à cette condamnation, sans toutefois exiger explicitement la libération du journaliste. RSF a annoncé le dépôt d'un recours en appel par l'avocat de Gleizes, Salah Brahimi, peu après la sentence, mais le journaliste ne devrait pas être rejugé avant octobre 2025.
Des voix politiques et médiatiques en France appellent à une mobilisation pour sa libération, soulignant que Gleizes n’a fait que son travail de journaliste et que sa peine est perçue comme disproportionnée dans le contexte actuel des relations franco-algériennes. L'affaire continue de susciter une grande attention internationale.