Contexte
Le président français, Emmanuel Macron, a reçu le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à Paris, à l'Élysée, lors d'une visite intervenue après la reconnaissance par la France de l'État de Palestine le 22 septembre 2025 et au lendemain d'un cessez-le-feu dans la Bande de Gaza. Les entretiens se sont tenus dans un contexte international évoquant une conférence à New York et un plan présenté par le président des États-Unis.
Annonce et mission du comité conjoint
Les deux présidents ont annoncé la création d'un « comité conjoint pour la consolidation de l'État de Palestine ». Selon la déclaration conjointe, ce comité a pour mission de travailler sur les aspects juridiques, constitutionnels, institutionnels et organisationnels nécessaires à la construction d'un État palestinien viable. Il doit notamment contribuer à l'élaboration d'une nouvelle constitution et à la mise en place d'institutions démocratiques.
Retour de l'Autorité palestinienne et rôle du Hamas
Le comité vise à faciliter le retour de l'Autorité palestinienne dans la Bande de Gaza et à préparer des conditions de gouvernance excluant le Hamas de tout rôle institutionnel. Mahmoud Abbas a déclaré que les acteurs n'ayant pas renoncé à la violence ne pourraient pas participer aux processus politiques envisagés.
Élections et calendrier évoqué
Emmanuel Macron a indiqué que la priorité était l'organisation d'élections présidentielle et législatives libres, transparentes et démocratiques dans l'ensemble des Territoires palestiniens, y compris à Jérusalem-Est. Selon la déclaration commune, Mahmoud Abbas s'est engagé à ce que ces élections aient lieu « un an après le passage à la deuxième phase du cessez-le-feu ». Le calendrier reste toutefois conditionné à l'évolution de la sécurité et des négociations politiques.
Aide humanitaire et appui au redressement
La France a annoncé une contribution financière de 100 millions d'euros pour la réponse humanitaire en 2025. Des livraisons de fret humanitaire sont prévues, comprenant plusieurs centaines de tonnes de compléments alimentaires, des médicaments et des équipements médicaux. Paris a également évoqué un projet conjoint avec l'Agence française de développement et le Comité international de la Croix-Rouge visant à soutenir le secteur de la santé.
Appui en matière de sécurité
Emmanuel Macron a évoqué le déploiement d'une centaine de gendarmes supplémentaires pour former les forces de sécurité et de police palestiniennes. La France s'est dite prête à contribuer à la stabilisation de la Bande de Gaza sur les volets sécuritaires, humanitaires et politiques, en coordination avec l'Autorité palestinienne, les États-Unis, Israël et des partenaires régionaux.
Position sur colonisation, annexion et droit international
Le président français a exprimé sa préoccupation face à la montée de la violence en Cisjordanie et à l'accélération des projets de colonisation, qu'il a qualifiés de violations du droit international. Il a averti que des projets d'annexion partielle ou totale constitueraient une "ligne rouge" et que la France réagirait avec ses partenaires européens en cas de mise en œuvre de telles mesures.
Déclarations complémentaires et perspectives
Mahmoud Abbas a condamné les attaques du 7 octobre et l'antisémitisme, selon la déclaration commune. Les deux présidents ont présenté la création du comité conjoint comme une étape visant à préparer les conditions politiques, institutionnelles et humanitaires d'un État palestinien et à ouvrir une phase de travail commun pour la paix et la sécurité dans la région.








