Contexte historique
Le génocide de Srebrenica s'est produit le 11 juillet 1995, lorsque les forces serbes de Bosnie, sous le commandement du général Ratko Mladic, ont pris d'assaut la ville de Srebrenica dans l'est de la Bosnie. Cette zone, déclarée "zone protégée de l'ONU", abritait alors plus de 40 000 personnes, dont de nombreux déplacés. Le manque d'armes et de ressources a facilité l'assaut des troupes serbes sur cette ville principalement musulmane. Ce massacre a entraîné l'exécution de masse de près de 8 000 hommes et adolescents. Beaucoup de ces victimes ont été enterrées dans des fosses communes éparpillées dans la région.
Identification et enterrement des victimes
Jusqu'à aujourd'hui, environ 7 000 victimes ont été identifiées et réinhumées, alors que près de 1 000 restent disparues, toujours recherchées par leurs familles. Les découvertes de charniers sont devenues rares, la dernière en date étant en 2021, avec l'exhumation de dix corps. Cette année, lors des commémorations du 11 juillet, les restes de sept nouvelles victimes identifiées seront enterrés au Centre mémorial de Srebrenica-Potocari.
Témoignages personnels
Mirzeta Karic, dont la famille a été décimée, enterre cette année son père, dont seule une partie de la mâchoire a été retrouvée. Son témoignage illustre le chagrin persistant et la douleur de ceux qui restent. Mme Karic rappelle que son père est le 50e membre masculin de sa famille à être inhumé dans ce cimetière, soulignant ainsi l'ampleur de la tragédie familiale qui marque encore profondément les proches des victimes.
Controverses autour de la reconnaissance du génocide
Les événements de 1995 sont toujours source de divisions politiques. Bien que Ratko Mladic et Radovan Karadzic aient été condamnés à perpétuité pour génocide par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, certaines figures politiques, notamment en Republika Srpska et en Serbie, continuent de récuser le terme de génocide, banalisant ainsi la gravité des crimes. Milorad Dodik, chef politique des serbes de Bosnie, est particulièrement visible dans cette campagne de déni.
Reconnaissance internationale
En 2024, l'Assemblée générale de l'ONU a institué une Journée internationale de commémoration du génocide de Srebrenica le 11 juillet. Cette décision souligne la reconnaissance internationale de ce qui s'est passé, malgré l'opposition de certaines figures politiques et gouvernements.
Commémorations parallèles
Dans ce contexte de division, des commémorations distinctes sont prévues, notamment à Bratunac, non loin de Srebrenica, en l'honneur des victimes serbes de la région. Ces événements rappellent que la guerre a laissé de profondes cicatrices dans toute la région, et que la réconciliation demeure un chemin complexe et douloureux.