Faits

Charles Dietrich, ressortissant américain résidant dans le Colorado, a été reconnu coupable du meurtre de son ex-épouse, Aurélie (43 ans), et de l'amant de celle-ci, Christophe (42 ans). Les deux victimes ont été abattues en juillet 2020 au domicile d'Aurélie à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne). Le couple victime et l'auteur présumé avaient trois enfants en commun.

Enquête

Au cours de l'instruction, les enquêteurs ont retrouvé une arme liée à l'affaire. Les expertises ont établi que cette arme avait été acquise aux États-Unis et que le numéro d'enregistrement associé renvoyait au permis de conduire de Charles Dietrich. Les investigations ont par ailleurs reconstitué le voyage de Dietrich depuis les États-Unis vers l'Île-de-France en juillet 2020, effectué sans avertir son entourage ni les enfants, alors en vacances aux États-Unis.

Charles Dietrich a admis s'être rendu jusqu'à la résidence d'Aurélie mais a nié s'être introduit dans la maison ou avoir tiré. Confronté aux photographies des corps, il a décrit la scène comme « sauvage ». Il a soutenu n'avoir jamais vu l'arme retrouvée et a insinué que certaines preuves pouvaient avoir été falsifiées pour l'incriminer.

Procès

La Cour d'assises du Val-de-Marne a examiné l'affaire lors d'audiences qui se sont déroulées sur plusieurs jours. Les débats ont inclus des expertises, la présentation d'éléments matériels et des confrontations entre les parties. Dietrich a suivi une partie des débats via des interprètes.

L'avocate générale a requis la réclusion criminelle à perpétuité, qualifiant le double meurtre d'« acte de guerre privée » visant selon elle à récupérer la garde des enfants. La défense a plaidé le déni et contesté certains éléments matériels ; Me Yvan Bonet a évoqué un possible mécanisme psychologique expliquant le refus de reconnaître les faits. Lors de ses dernières paroles, l'accusé a dénoncé une enquête menée à charge et a réfuté la validité de certaines preuves.

Verdict et peine

La Cour d'assises a condamné Charles Dietrich à trente ans de réclusion criminelle, assortis d'une période de sûreté de vingt ans. Le tribunal a prononcé le retrait total de l'autorité parentale sur les trois enfants issus de la relation entre l'accusé et la victime. Le président de la cour a relevé que l'accusé avait « contesté froidement les faits sans exprimer aucun regret ». À l'annonce du verdict, Charles Dietrich a murmuré « Je comprends ».