Contextualisation de l'affaire
En juin 2024, une jeune fille juive de 12 ans a été victime d'un viol à caractère antisémite à Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine, provoquant une vive émotion en France et une condamnation unanime de la classe politique. Ce crime s'inscrit dans un contexte de recrudescence des actes antisémites, 1.570 actes ayant été rapportés en France la même année, selon le ministère de l'Intérieur.
Les faits
Le 15 juin 2024, la jeune fille a été conduite par trois adolescents dans une crèche désaffectée près de la Défense, où elle a été insultée, frappée et violée. Selon ses déclarations, elle a été agressée parce qu'elle était juive, ses agresseurs l'insultant de "sale juive" et lui posant des questions sur Israël. Un des jeunes a filmé l'agression, et l'un d'eux l'a menacée de mort et exigé de l'argent le lendemain.
Le procès et ses verdicts
Le 13 juin 2025, le tribunal pour enfants de Nanterre a jugé les trois mineurs impliqués. Les deux principaux accusés, âgés de 13 ans au moment des faits, ont été condamnés respectivement à neuf et sept ans de prison ferme pour viol en réunion sur mineur de moins de 15 ans, aggravé par le caractère antisémite. Un troisième jeune, âgé de 12 ans et 10 mois à l'époque, a reçu une mesure éducative de cinq ans avec obligation de soins et placement en foyer, en raison de son jeune âge qui l'exonérait de toute peine d'incarcération.
Justifications du tribunal
Lors de la lecture du jugement, le président du tribunal a souligné la gravité des actes, malgré la jeunesse des accusés, mettant en avant l'impact social et les carences éducatives importantes des prévenus. Le caractère antisémite de l'acte a été un facteur aggravant dans la décision de la cour.
Réactions et conséquences
L'affaire a suscité une large mobilisation contre l'antisémitisme, avec des manifestations de soutien organisées par des associations et figures politiques, notamment à Paris et Courbevoie. Le jugement a également mis en évidence la prise de conscience croissante de l'antisémitisme en France, renforcé par la reconnaissance de cette circonstance aggravante par le tribunal.