Décision judiciaire
Le 3 décembre 2025, le tribunal correctionnel de Nanterre a condamné un homme de 23 ans à un an d’emprisonnement avec sursis pour profanation de sépulture et dégradation de bien d’autrui. La peine prononcée, conforme aux réquisitions du procureur, est assortie de 140 heures de travail d’intérêt général (TIG), d’un stage de citoyenneté et d’une obligation de soins. Le tribunal a qualifié le sursis de « sursis probatoire renforcé » afin d’assurer un suivi judiciaire rapproché.
Faits constatés
La sépulture de Robert Badinter, située au cimetière de Bagneux (Hauts-de-Seine), a été retrouvée taguée le 9 octobre, quelques heures avant l’entrée de l’ancien garde des Sceaux au Panthéon. Les inscriptions à la peinture bleue comprenaient des formules agressives visant la mémoire de la personne. La pierre tombale n’a pas présenté de dégâts structurels et a été nettoyée rapidement par les services municipaux.
Enquête et éléments de preuve
L’enquête, conduite par la sûreté territoriale des Hauts-de-Seine, a mobilisé des images de vidéosurveillance, le bornage téléphonique et des expertises matérielles. Les images montrent un individu en tenue sombre entrant et sortant du cimetière et escaladant le mur d’enceinte. Le prévenu a été interpellé la veille de l’audience et, lors de son interpellation, il avait un sac contenant une bombe de peinture.
Les investigations ont également relevé des repérages effectués quelques jours avant les faits, une carte du cimetière annotée et des dispositions prises (vêtements, trajet) pour se rendre sur place.
Déclarations du prévenu et éléments personnels
Le mis en cause, identifié dans la procédure comme Louis F., a reconnu les faits en garde à vue puis à l’audience. Il s’est présenté comme « royaliste loyaliste » et a exprimé son opposition à la panthéonisation de Robert Badinter. Il a présenté des excuses à la famille en déclarant : « C’est vrai, ce que j’ai fait, c’était lâche. »
Des éléments personnels trouvés parmi ses effets — annotations sur une carte, cahiers comportant des symboles and idéologiques — ont été évoqués pendant la procédure. Le prévenu a tour à tour qualifié ces éléments d’« esprit d’école » ou d’« humour noir ». Son avocate a reconnu l’existence d’une préméditation, tout en soulignant une détermination dont l’intensité était discutée.
Mesures imposées et suites judiciaires
Outre la peine avec sursis, le tribunal a ordonné 140 heures de travail d’intérêt général, un stage de citoyenneté et une obligation de soins. Le sursis probatoire renforcé vise à encadrer un suivi judiciaire et social rapproché. Le tribunal a précisé que le stage de citoyenneté était adapté aux éléments d’idéologie invoqués par le prévenu. Les suites judiciaires dépendront du respect des obligations prononcées.
Réactions et contexte
L’affaire a suscité des réactions publiques et politiques. La tombe a été nettoyée peu après la découverte des inscriptions. Le président de la République a publiquement condamné la profanation et rappelé la protection due à la mémoire des défunts. Le dossier a aussi soulevé des questions sur l’influence d’idéologies particulières au sein d’établissements scolaires, évoquées au cours de l’audience.
Cadre procédural
Le mis en cause a été présenté en comparution immédiate. L’enquête et les poursuites ont été conduites conformément aux qualifications retenues par le parquet et au déroulement de l’audience devant le tribunal correctionnel de Nanterre.








