Contexte et Objectifs
La quatrième conférence internationale sur le financement du développement (FfD4) s'est tenue à Séville, Espagne, du 29 juin au 2 juillet 2025. Organisée par les Nations Unies, cette rencontre visait à répondre aux défis posés par le chaos climatique et les conflits internationaux, ainsi qu'à revitaliser le développement mondial.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a souligné que « le développement et son grand catalyseur, la coopération internationale, sont confrontés à des vents contraires massifs ». Il a réitéré l'urgence d'accélérer les investissements dans les domaines d'impact tels que les écoles et les énergies renouvelables, insistant sur le rôle du secteur privé pour surmonter les lacunes de financement que ni les gouvernements, ni les organisations philanthropiques ne peuvent combler à elles seules.
Réduction de l'Aide Et Répercussions
Cette conférence s'est déroulée dans un contexte marqué par des réductions significatives de l'aide au développement, notamment une réduction de 83% des financements par les États-Unis sous l'administration Trump pour les programmes étrangers de l'agence de développement USAID. Les États-Unis, ayant alloué 63 milliards de dollars d'aide publique en 2024, étaient le principal contributeur à de nombreuses agences et ONG, mais d'autres pays, comme la France et le Royaume-Uni, ont également réduit leurs contributions.
L'Engagement de Séville
Un document-clé de la conférence, connu sous le nom d'« engagement de Séville », propose diverses solutions pour combler le déficit de financement de 4 000 milliards de dollars annuels auxquels font face les pays du Sud, conformément aux objectifs de développement durable de l'Agenda 2030. Bien que ce document appelle à une réforme de l'architecture financière internationale en intégrant davantage les pays du Sud et en renforçant la coopération contre l'évasion fiscale, il n'est pas juridiquement contraignant.
Absences Remarquées
Les États-Unis n'ont pas participé aux négociations, ayant quitté la table des discussions en juin à cause de désaccords sur le texte soumis, perçu comme une atteinte à leur souveraineté et une duplication inefficace de structures existantes.
Résistances et Appels
Antonio Guterres a adressé un message aux pays influents, les incitant à réformer le système actuel pour éviter des résistances futures plus fortes. Le président de la Banque mondiale, Ajay Banga, a également mis en garde contre l'insuffisance de ressources et a appelé à mobiliser de nouveaux acteurs face à l'essor de la dette et du changement climatique.
Réactions et Critiques
Les ONG ont exprimé des critiques sur le manque d'ambition et de solidarité des pays riches, regrettant que les engagements pris ne soient pas assortis de obligations légales. Une manifestation à Séville a vu des centaines de personnes réclamer une annulation de la dette et la taxation des plus fortunés.