Introduction
Le 17 juin 2025, le tribunal administratif de Strasbourg a rendu un verdict autorisant le confinement définitif de 42 000 tonnes de déchets toxiques entreposés sur le site de Stocamine à Wittelsheim, dans le Haut-Rhin. Ce jugement rejette les requêtes formulées par la Collectivité européenne d'Alsace, des associations environnementales et des riverains, qui avaient exprimé des inquiétudes concernant l'impact environnemental de cette décision.
Contexte
Les déchets toxiques en question, comprenant cyanure, arsenic et mercure, sont stockés depuis les années 1990 dans une ancienne mine de potasse. Initialement considéré temporaire, leur entreposage a été prolongé indéfiniment par un arrêté préfectoral de 2023, une décision motivée par la dégradation des infrastructures de la mine qui rendrait le déstockage dangereux.
Décision judiciaire
Le tribunal a estimé que le confinement définitif offrait, en l'état actuel des techniques disponibles, la meilleure solution pour la préservation de la ressource en eau et la protection des générations futures. Cette solution implique la construction de barrières en béton autour des déchets pour assurer leur étanchéité.
Opposition et Enjeux
La décision n'a pas tardé à susciter l'opposition des élus locaux, des associations et des riverains, qui craignent la pollution de la nappe phréatique d'Alsace, source d'eau potable pour des millions de personnes. La possibilité que les déchets soient transmis « en héritage aux générations futures » est également un argument avancé par les opposants, soulignant l'urgence d'adopter une solution plus durable.
Conséquences économiques
Un rapport de la Cour des comptes, publié en décembre 2024, a révélé que les travaux de confinement, initialement temporaires, ont coûté à l'État 226 millions d'euros supplémentaires depuis 2013 en raison de retards successifs.
Perspectives
La Collectivité européenne d'Alsace a indiqué son intention de faire appel du jugement, estimant qu'une menace environnementale et sanitaire grave plane sur la région. De plus, des études indépendantes récentes suggèrent que les précédents rapports pourraient comporter des erreurs de calcul, notamment concernant l'état des cuvelages censés garantir l'étanchéité des installations.
Conclusion
Le dossier Stocamine s'inscrit dans une problématique plus large liée à la gestion des déchets ultimes en France, et pourrait avoir des répercussions sur d'autres projets nationaux similaires, comme le projet Cigéo d'enfouissement de déchets nucléaires. L'affaire reste en suspens, avec des appels et de nouvelles études en cours susceptibles de renverser la décision judiciaire actuelle.