Introduction
Depuis février 2024, le musée national des Arts asiatiques Guimet, situé à Paris, se trouve au cœur d'une vive polémique. L'institution est accusée par quatre associations de défense du Tibet, notamment l'Association des étudiants pour un Tibet libre et France Tibet, de vouloir "effacer l'existence" du Tibet en remplaçant systématiquement ce terme par "Monde himalayen" ou "Art tibétain" dans ses collections. Cette substitution soulève des préoccupations quant au respect et à la reconnaissance de l'identité culturelle tibétaine.
Contexte Historique
L'ancienne théocratie bouddhiste du Tibet est devenue l'une des "régions autonomes" de la Chine en 1965, après avoir été témoin de mouvements de révolte à la fin des années 1950. Depuis, Pékin privilégie l'appellation "région autonome du Xizang" dans ses communications en langue non-chinoise, ce qui est perçu par les exilés tibétains comme une tentative d'effacement culturel.
Actions Légales
Le mercredi 2 juillet, les associations ont déposé un recours devant le tribunal administratif de Paris pour contester la décision du musée Guimet. Elles argumentent que la suppression du mot "Tibet" ne repose sur aucune justification scientifique ou historique, et va à l'encontre de la mission du musée de promouvoir la connaissance et l'éducation autour de son patrimoine.
Réponses et Justifications
En réponse aux accusations, le musée Guimet affirme que le "Tibet est très présent" dans ses expositions et que le terme apparaît régulièrement dans ses documents officiels. L'institution justifie ce changement de terminologie par une volonté de refléter les interactions culturelles complexes de la région himalayenne et non de céder à des pressions politiques extérieures. Toutefois, les associations pointent une influence chinoise au sein du musée, notamment par la nomination de membres proches de Pékin dans son conseil d'administration.
Conséquences et Réactions
La controverse a attiré l'attention médiatique, notamment après qu'une tribune par une trentaine de chercheurs a accusé en 2024 le musée Guimet, ainsi que le musée du Quai Branly, de se conformer aux demandes chinoises. Les associations réclament que le musée rétablisse le terme "Tibet" sur les cartels, brochures et dans ses communications officielles, afin de préserver l'identité culturelle de cette région.
Conclusion
La situation au musée Guimet illustre un enjeu délicat de diplomatie culturelle et d'identité nationale dans le contexte des relations franco-chinoises. Tandis que le musée tente de défendre son approche en arguant d'une volonté d'honorer la diversité culturelle de la région himalayenne, les associations persistent dans leur démarche juridique pour assurer la représentation adéquate du Tibet et de sa culture dans les institutions partout dans le monde.