Contexte
La COP30 se tient à Belém, en Amazonie. Sonia Guajajara est ministre des Peuples indigènes du Brésil, titulaire du ministère créé par le président Luiz Inácio Lula da Silva lors de son retour au pouvoir en 2023. Membre de l'ethnie Guajajara-Tenetehara et née dans une réserve indigène de l'État du Maranhão, elle a pris la parole avant l'ouverture de la conférence.
Déclarations de la ministre
Sonia Guajajara a déclaré que la tenue de la conférence en Amazonie pouvait améliorer la visibilité et la compréhension du rôle des peuples indigènes dans les enjeux climatiques. Elle a affirmé que la présence autochtone contribue à garantir la qualité de l'eau, la protection de la biodiversité, des pratiques alimentaires sans pesticides et la préservation des forêts. Elle a également déclaré que, selon elle, « sans les peuples indigènes, sans leurs voix, il n'y a pas d'avenir pour l'humanité. »
La ministre a dénoncé le racisme subi par les populations autochtones et estimé que la COP pourrait favoriser une meilleure reconnaissance de leurs contributions à l'équilibre climatique.
Représentation des peuples autochtones aux conférences climatiques
Sonia Guajajara a évoqué l'évolution de la participation autochtone aux COP depuis sa première présence en 2009 à la COP15 à Copenhague, où la représentation était alors limitée et peu active. Elle a indiqué que des efforts ont été menés pour accroître l'inclusion et la représentation des peuples indigènes dans ces instances. Elle a noté une progression de la visibilité et de la reconnaissance des demandes d'inclusion, de financement et de protection des territoires lors des sommets précédant la COP30.
Impacts du changement climatique sur les peuples indigènes
La ministre a décrit des effets observés du changement climatique sur les communautés autochtones, notamment des inondations et des sécheresses importantes. Elle a expliqué que ces phénomènes affectent l'alimentation, la pêche et les moyens de transport fluvial, entraînant des difficultés d'accès à l'école et une insécurité alimentaire pour certaines populations.
Homologation des terres et obstacles juridiques
La ministre a fait état de critiques concernant la lenteur de l'homologation des terres indigènes. Elle a expliqué que le gouvernement est confronté à une loi adoptée par le Parlement qui restreint la reconnaissance de certaines terres au bénéfice des autochtones, et que des décrets d'homologation signés par le président ont fait l'objet de recours devant la Cour suprême. Selon ses déclarations, 16 réserves ont été homologuées durant les trois années de son mandat, chiffre qu'elle compare à la décennie précédant ce mandat.
Données démographiques et linguistiques
Le Brésil compte environ 1,7 million de personnes identifiées comme indigènes, réparties en plusieurs centaines d'ethnies et de langues. Ces populations, présentes sur l'ensemble du territoire brésilien, figurent au cœur des discussions sur la protection des écosystèmes et des droits territoriaux dans le cadre des négociations climatiques.








