Contexte
Le 2 octobre 2025, un sommet de la Communauté politique européenne (CPE) s'est tenu à Copenhague. Cette instance, initiée par le président français, réunit régulièrement des dirigeants de pays européens, à l'exclusion de la Russie et du Bélarus.
Participants et objectifs
Les chefs d'État et de gouvernement des 27 membres de l'Union européenne, déjà réunis pour un sommet informel, ont été rejoints par une vingtaine d'autres dirigeants européens à l'occasion du sommet de la CPE. L'ordre du jour a porté sur le soutien à l'Ukraine, la sécurité européenne et des mesures de coopération face aux menaces aériennes.
Situation sécuritaire et incidents à Copenhague
Lors de la réunion, des incursions dans l'espace aérien européen et le survol de drones non identifiés au-dessus de Copenhague ont été évoqués. Les autorités danoises et plusieurs dirigeants ont commenté ces épisodes en les replaçant dans un contexte de tensions régionales.
La France a indiqué avoir placé en garde à vue deux membres d'équipage du pétrolier Boracay, arraisonné au large de ses côtes. Les autorités françaises estiment que ce navire pourrait avoir été utilisé pour le lancement de drones ayant survolé le Danemark.
Mesures de sécurité proposées
Les États européens ont abordé la mise en place d'un dispositif dit « mur » antidrones pour renforcer la protection de leur espace aérien. Ils ont également exprimé la volonté de mobiliser l'expertise ukrainienne dans ce domaine afin d'améliorer la détection et l'interception des appareils hostiles.
Position de l'Ukraine et demandes de résultats concrets
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a participé aux travaux par visioconférence. Il a appelé les dirigeants européens à confirmer leur soutien à l'Ukraine et à donner une perspective claire d'adhésion à l'Union européenne, en demandant des engagements politiques et financiers concrets.
Processus d'adhésion et veto hongrois
L'avancement des négociations sur l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne reste soumis à l'unanimité des États membres. Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a confirmé le maintien du veto de son pays, empêchant ainsi des progrès formels dans ce dossier.
Questions de financement
Kiev a réitéré sa demande d'un soutien financier pérenne de la part des partenaires européens. À Copenhague, la Commission européenne a proposé d'utiliser des avoirs russes gelés en Europe pour financer un prêt de 140 milliards d'euros à l'Ukraine. Selon la Commission, ce prêt ne devrait être remboursé que si la Russie verse ultérieurement des réparations de guerre.
La proposition a recueilli l'appui d'une majorité d'États membres, mais la Belgique, où est conservée une part importante de ces avoirs gelés, s'est montrée réticente à assumer seule les risques liés à cette opération. La présidente de la Commission européenne a indiqué la volonté de répartir ces risques entre plusieurs États membres.
Déclarations officielles
Plusieurs responsables se sont exprimés lors du sommet. Le président du Conseil européen a incité l'Union à tenir ses engagements. Le président français a souligné la nécessité de donner de la visibilité au financement destiné à l'Ukraine. La présidente de la Commission européenne a présenté la proposition sur l'utilisation des avoirs gelés et a fait état d'un accueil globalement favorable lors des discussions.
Enjeux et perspectives
Les échanges à Copenhague ont mis en évidence des convergences sur la nécessité de renforcer la sécurité aérienne et d'assurer un soutien financier à l'Ukraine, tout en révélant des obstacles politiques et juridiques, notamment le veto d'un État membre et les interrogations relatives à l'utilisation des avoirs gelés. Ces éléments conditionnent la capacité des États européens à formaliser des engagements supplémentaires tant au sein de la CPE que de l'Union européenne.