Contexte et origines du mouvement
Depuis la fin septembre 2025, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes de Madagascar. Elles ont été initiées par un collectif de jeunes pour protester contre des coupures d'eau et d'électricité et, plus largement, pour réclamer des changements politiques et une lutte renforcée contre la corruption. Les rassemblements ont donné lieu à des affrontements avec les forces de l'ordre. Un bilan rendu public par des instances internationales fait état d'au moins 22 morts et d'une centaine de blessés ; le chef de l'État a contredit ce chiffre.
Déroulement des événements politiques
Au début du mouvement, certains éléments des forces de sécurité ont refusé d'appliquer des ordres de répression. La contestation s'est prolongée pendant plusieurs semaines et a abouti à un vote de l'Assemblée nationale visant la destitution du président Andry Rajoelina.
Peu après ce vote, une unité militaire connue sous le sigle Capsat (Corps d'Armée des Personnels et des Services Administratifs et Techniques) a annoncé avoir pris le pouvoir. Des responsables militaires ont indiqué la dissolution de plusieurs institutions, tout en maintenant l'activité de l'Assemblée nationale.
La Haute Cour constitutionnelle a publié un acte constatant la vacance de la présidence et du Sénat et a invité l'autorité militaire compétente à exercer provisoirement les fonctions de chef de l'État. La présidence a, pour sa part, dénoncé une tentative de coup d'État et a affirmé que le président destitué demeurait en fonction. Plusieurs sources ont rapporté que le président aurait quitté le pays ; ces informations n'ont pas été confirmées de manière officielle par toutes les parties.
Acteurs principaux
Le colonel Michael Randrianirina, commandant d'une unité du Capsat, s'est imposé comme le principal représentant des militaires présents dans la capitale. Sa carrière a inclus des commandements régionaux et des fonctions au sein des forces armées ; il avait été, par le passé, placé sous contrôle pour des faits liés à des appels à la mutinerie et avait ensuite repris un statut d'officier.
Le nouveau dispositif de pouvoir annoncé associe des officiers de l'armée, de la gendarmerie et de la police, ainsi que des acteurs civils invités à des consultations locales. Le mouvement de jeunesse qui a lancé la mobilisation s'est déclaré favorable à l'intervention militaire qui a mis fin, selon ses partisans, aux opérations de répression signalées pendant les manifestations.
Mesures et calendrier annoncés par les autorités militaires
Les autorités militaires ont annoncé la suspension ou la dissolution de plusieurs institutions, selon des communiqués diffusés lors des événements, tout en laissant l'Assemblée nationale fonctionner. Elles ont annoncé la formation d'un comité de transition chargé de réviser les institutions et d'organiser un processus menant à des élections dans un délai annoncé de 18 à 24 mois. La nomination d'un Premier ministre chargé de former un gouvernement civil a également été évoquée.
Réactions nationales et internationales
Des organisations internationales et régionales ont exprimé leur préoccupation face à ce changement de pouvoir jugé inconstitutionnel par certains acteurs. Des appels ont été lancés en faveur du respect des droits fondamentaux et de la protection des populations civiles. Une puissance étrangère a appelé au maintien de la démocratie, de l'État de droit et à la retenue des acteurs concernés ; dans le même temps, des mesures telles que la suspension du pays au sein de certaines institutions régionales ont été décidées par des organisations internationales.
Des organisations de défense des droits humains ont insisté sur l'obligation pour les nouvelles autorités de garantir et de protéger les droits de l'ensemble de la population.
Situation immédiate et perspectives
La vie quotidienne dans la capitale a montré des signes de reprise après la prise de contrôle militaire, tandis que persiste une incertitude sur l'évolution institutionnelle et la durée réelle de la transition annoncée. Les autorités militaires ont exprimé leur intention de conduire une refonte constitutionnelle et d'organiser des élections à l'issue de la période de transition. Des acteurs nationaux et internationaux ont appelé au dialogue et à des garanties pour la sécurité et les libertés publiques.
La situation reste sujette à des développements rapides et à des vérifications complémentaires des faits rapportés par différents intervenants.