Introduction
La victoire de Pauline Ferrand-Prévot au Tour de France Femmes a ravivé un débat au sein du cyclisme professionnel sur la perte de poids, son encadrement et ses implications pour la santé des athlètes.
Contexte
Avant le départ, Pauline Ferrand-Prévot a indiqué avoir perdu environ quatre kilogrammes pour optimiser ses performances, notamment en vue des étapes de montagne. Cette adaptation a été réalisée sous la supervision d’une nutritionniste et présentée comme une mesure ciblée et temporaire, non destinée à être maintenue après l’épreuve.
Réactions dans le peloton
Les réactions ont été contrastées. Marlen Reusser, coureuse suisse de l’équipe SD Worx-Zwift et docteure en médecine, a exprimé dans la presse suisse ses réserves quant aux effets de cette démarche sur la pression ressentie par les autres coureuses et sur l’établissement potentiel d’une norme en matière de poids. Elle a aussi évoqué l’impact possible sur les jeunes cyclistes qui pourraient percevoir la perte de poids comme une condition de la réussite.
Enjeux sanitaires et cadre réglementaire
Le syndicat The Cyclists’ Alliance (TCA), qui représente les coureuses professionnelles, a demandé à l’Union cycliste internationale (UCI) d’introduire des tests de dépistage du syndrome RED-S (Relative Energy Deficiency in Sport), lié à un déficit énergétique pouvant entraîner des troubles de santé (fatigue, blessures, risque accru de maladies, perturbations hormonales). D’autres cyclistes, dont Cédrine Kerbaol, ont alerté sur la fréquence et les conséquences d’une perte de poids excessive dans le peloton féminin et sur l’effet d’exemple auprès du public. Par le passé, l’instauration d’un seuil minimal de masse grasse a été discutée mais non retenue par l’UCI.
Position de Pauline Ferrand-Prévot
Après sa victoire, Ferrand-Prévot a insisté sur l’encadrement professionnel de sa gestion du poids et sur la distinction entre exigences du haut niveau et pratique amateur. Elle a précisé que son alimentation redevenait moins restrictive après la compétition.
Perspectives
Le débat met en lumière les tensions entre optimisation de la performance, protection de la santé et responsabilité des sportives en matière d’exemplarité. Les discussions se poursuivent au sein des syndicats et des instances, sans mesure réglementaire nouvelle annoncée à ce stade.