Contexte et Objectif de la Réforme
La Côte d'Ivoire s'est lancée dans une initiative de rebaptisation des voies publiques de sa capitale, Abidjan, dans le cadre d'une vaste opération visant à moderniser le système de dénomination des rues. Les objectifs de ce programme, selon Alphonse N'Guessan, responsable du projet au ministère de la Construction, sont de moderniser le système et de donner des références historiques et culturelles plus locales aux jeunes générations.
Démarche de la Côte d'Ivoire et Contexte Régional
Cette démarche s'inscrit dans une tendance observée dans d'autres pays d'Afrique de l'Ouest, comme le Sénégal, le Niger, le Burkina Faso et le Mali, où les noms de rues issus de l'époque coloniale ont été remplacés par des noms locaux pour atténuer l'influence de l'ancienne puissance coloniale, la France. Contrairement à ces pays, la Côte d'Ivoire, encore l'un des derniers alliés de Paris dans la région, a précisé que cette réforme ne visait pas à effacer la mémoire collective, mais à retracer l'histoire et la culture locale.
Mise en Œuvre et Avancement du Projet
L'opération, qui a débuté en mars, se déroule progressivement. Les nouvelles plaques portent les couleurs nationales, orange ou vert, et les noms choisis reflètent souvent des figures historiques et politiques ivoiriennes importantes. Par exemple, le célèbre "boulevard VGE" a été renommé "boulevard Félix Houphouët-Boigny," en l'honneur du premier président de la Côte d'Ivoire. Le "boulevard de France" est devenu le "boulevard Marie-Thérèse Houphouët-Boigny", du nom de la première dame de Côte d’Ivoire, et le "boulevard de Marseille" a été renommé "Philippe Grégoire Yacé", du nom de l’ancien président de l’Assemblée nationale.
Réactions et Répercussions
Les habitants d'Abidjan ont généralement accueilli favorablement ce changement, comme en témoigne Franck Hervé Mansou, qui voit cela comme une opportunité d'éducation pour les générations futures. L'urbaniste Wayiribé Ismaïl Ouattara a souligné l'importance de cette initiative pour permettre aux habitants de s'identifier au développement de leur ville, particulièrement pour la population jeune qui représente 75% des habitants de la Côte d'Ivoire.
Perspectives Futures
L'impact de la dénomination des rues ne se limite pas à l'identité locale et à la mémoire collective, mais touche aussi le tourisme. La réorganisation des noms de rues est pensée pour faciliter la navigation et l'ouverture de la ville au monde extérieur. La réforme devrait s'étendre à une quinzaine d'autres villes ivoiriennes d'ici 2030.