Contexte et fonctions
Anicet Ekane était le président du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (MANIDEM). Il avait commencé son engagement politique dans les années 1970 au sein de l’Union nationale des étudiants camerounais, adhéré à l’Union des Populations du Cameroun (UPC) en 1973, et fondé le MANIDEM en 1995. Il a représenté son parti comme candidat à l’élection présidentielle en 2004 et en 2011.
Arrestation et détention
Anicet Ekane a été interpellé le 24 octobre à Douala puis transféré à Yaoundé, où il a été placé en détention au Secrétariat d’État à la Défense (SED), une unité rattachée au ministère de la Défense. Les autorités lui reprochaient d’avoir publiquement soutenu Issa Tchiroma Bakary, qui s’était déclaré vainqueur de l’élection présidentielle.
Les responsables du MANIDEM et ses avocats ont signalé à plusieurs reprises des alertes aux autorités judiciaires et administratives, demandant notamment une évacuation sanitaire vers un établissement disposant d’un plateau technique adapté.
État de santé et décès
Anicet Ekane souffrait de problèmes respiratoires. Ses proches et ses avocats ont dénoncé des insuffisances dans sa prise en charge médicale pendant sa détention, et affirmé qu’un extracteur d’oxygène leur avait été confisqué par la gendarmerie de Douala le 24 octobre.
Il est décédé en détention à Yaoundé le 1er décembre 2025, à l’âge de 74 ans. Au moment des premières annonces, les circonstances précises de son décès n’étaient pas établies. Le ministère de la Défense a indiqué que le corps médical avait assuré sa prise en charge et a annoncé l’ouverture d’une enquête administrative et judiciaire pour déterminer les causes du décès.
Antécédents judiciaires et parcours politique
En février 1990, Anicet Ekane avait été arrêté avec d’autres membres d’un groupe politique, condamné par un tribunal militaire, puis gracié quelques mois plus tard. Au cours de sa carrière, il a soutenu plusieurs figures de l’opposition, notamment Maurice Kamto puis Issa Tchiroma Bakary lors de la récente élection.
Réactions et suites
La nouvelle de son décès a suscité des réactions de partis politiques, d’avocats et d’observateurs, ainsi que des messages sur les réseaux sociaux. Des responsables du MANIDEM et des conseils juridiques ont évoqué des insuffisances dans la prise en charge médicale. Le ministère de la Défense a nié toute négligence et a précisé qu’une enquête serait menée pour établir les circonstances du décès.








