Introduction
Un réseau de trafic de cocaïne opérant entre le Brésil et la France a été démantelé par la gendarmerie nationale française en juin. Ce réseau faisait entrer chaque mois entre 20 et 50 kilogrammes de cocaïne en France via l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle à l'aide de complices travaillant comme bagagistes et cadres dans une société aéroportuaire.
Contexte et Opération Policière
Les investigations ont abouti à l'arrestation de huit personnes le 3 juin dans plusieurs régions françaises, notamment dans l'Oise, le Pas-de-Calais, la Seine-et-Marne, le Val-de-Marne, le Val-d'Oise, et la Seine-Saint-Denis. Cette opération complexe, mobilisant 105 gendarmes, a été soutenue par des services spécialisés. Ces arrestations font suite à une information judiciaire ouverte par la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Paris en janvier, mettant en avant des accusations de trafic de stupéfiants en bande organisée, d'association de malfaiteurs et de blanchiment de trafic de stupéfiants.
Découverte et Enquête
À la fin de l'année 2024, deux cartons contenant un total de 50 kg de cocaïne ont été découverts lors d'un contrôle de sécurité aéroportuaire par la Section de recherches des transports aériens (SRTA). Ce déploiement a conduit la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) à confier une enquête pour cerner l'origine de ce trafic.
Déroulement du Trafic
Le réseau, essentiellement actif en Seine-Saint-Denis, impliquait plusieurs employés de l'aéroport et cadres intermédiaires dans la corruption, facilités par leurs rôles stratégiques à organiser les rotations du personnel au pied des avions en provenance d'Amérique du Sud. Les bagagistes corrompus manipulaient le fret pour extraire les cargaisons de drogue et les acheminer vers un semi-grossiste.
Saisies et Impact
Durant les perquisitions, les autorités ont saisi près de 500 000 euros en avoirs criminels et plus de 100 000 euros en numéraire, accompagnés de cinq voitures, une maison, des articles de luxe, et une arme de poing. Ces preuves démontrent l'ampleur et l'organisation du réseau criminel, soulignant par ailleurs la capacité de telles organisations à influencer des agents aéroportuaires.
Conclusion
L'opération a mis en lumière les vulnérabilités aéroportuaires à la corruption, un défi souligné par Stéphanie Cherbonnier de l’Office antistupéfiants (Ofast) dans une enquête sénatoriale, appelant à un contrôle renforcé tant sur les agents publics que privés. Les parlements envisagent désormais des solutions pour renforcer ces contrôles afin de réduire l'exposition des infrastructures de transport aux infiltrations criminelles.