Arrivée et objectif déclaré
Le groupe aéronaval mené par l’USS Gerald R. Ford est entré le 11 novembre dans la zone de responsabilité de Southcom, le commandement militaire des États-Unis pour l’Amérique latine et les Caraïbes, selon un communiqué de Southcom. Washington avait annoncé ce déploiement le 24 octobre en précisant qu’il visait à soutenir un ordre présidentiel destiné au démantèlement des organisations criminelles transnationales et à la lutte contre le narcoterrorisme.
Le porte-avions transporte des escadrilles d’avions de combat et est accompagné de bâtiments de surface, notamment des destroyers lance-missiles. Les autorités américaines indiquent maintenir depuis août une présence navale dans les Caraïbes comportant plusieurs navires, présentée comme visant à lutter contre le trafic de drogue à destination des États-Unis.
Réponse et mesures vénézuéliennes
Les autorités vénézuéliennes ont qualifié le déploiement de menace et annoncé des exercices et un renforcement du dispositif militaire. Le président Nicolás Maduro a déclaré que le pays disposait de « force et de pouvoir » pour répondre aux États-Unis et a affirmé que, si des frappes causaient des dommages, un ordre d’opérations, de mobilisation et de combat de « tout le peuple vénézuélien » serait décrété.
Le ministère de la Défense vénézuélien a décrit un exercice impliquant des moyens terrestres, aériens, navals, fluviaux et de missiles, ainsi que des unités militaires et la milice populaire. Le ministre Vladimir Padrino López a indiqué la participation d’environ 200 000 personnels, sans qu’un mouvement visible de forces ait été relevé dans certaines agglomérations.
Le gouvernement a par ailleurs promulgué une loi instituant des « Commandos de défense intégrale », présentée comme une structure destinée à renforcer la défense nationale.
Opérations aériennes contre embarcations et questions juridiques
Au cours des semaines précédant le déploiement du groupe aéronaval, les autorités américaines ont mené des frappes aériennes dans les Caraïbes et le Pacifique contre des embarcations qu’elles accusent de transporter de la drogue. Les autorités américaines font état d’une vingtaine d’opérations et d’un bilan de 76 victimes résultant de ces actions.
Des experts et des responsables internationaux ont demandé des éléments sur la légalité de ces frappes. Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a exhorté les États-Unis à enquêter, évoquant des indices pouvant laisser penser à des exécutions extrajudiciaires. Des responsables russes ont qualifié ces opérations d’« inacceptables ». Les autorités américaines ont indiqué avoir autorisé certaines opérations clandestines dans la région, y compris des actions de services de renseignement.
Réactions internationales et régionales
La Russie a exprimé son opposition aux frappes et commenté le déploiement américain. Le Venezuela a mentionné un renforcement de sa coopération avec la Russie. Plusieurs gouvernements de la région ont exprimé des inquiétudes : la Colombie a indiqué suspendre certains échanges de renseignements avec les États-Unis à la suite des frappes, le Brésil a fait part de préoccupations et le Royaume‑Uni a limité, selon des médias, le partage de renseignements liés aux navires soupçonnés de trafic dans la zone des Caraïbes.
Points de situation
Les autorités américaines affirment que la concentration de moyens navals et aériens vise à lutter contre le trafic de stupéfiants et le narcoterrorisme. Les autorités vénézuéliennes considèrent ce déploiement comme une menace et ont renforcé des mesures de défense intérieure. Des demandes d’éclaircissements sur la légalité et le bilan des frappes ont été formulées par des instances internationales et des observateurs. La situation a suscité des réactions diplomatiques au niveau régional et entraîné des ajustements dans le partage de renseignements entre alliés.








