Contexte et Annonce de la Motion
Le 26 juin 2025, le groupe du Parti socialiste (PS) à l'Assemblée nationale a officiellement déposé une motion de censure contre le Premier ministre, François Bayrou. Cette décision avait été annoncée dès le mardi 24 juin par Boris Vallaud, président du groupe PS, lors des Questions au gouvernement. La motion est signée par les 66 députés socialistes, et bénéficie du soutien des autres groupes de l'ancien Nouveau Front populaire. Toutefois, elle a peu de chances d'aboutir, le Rassemblement national ayant indiqué qu'il envisagerait une éventuelle censure uniquement "au moment du budget" à l'automne.
Raisons du Dépôt de la Motion
Le Parti socialiste reproche à François Bayrou de ne pas avoir respecté ses engagements concernant la réforme des retraites. En début d'année, le Premier ministre avait proposé aux parlementaires socialistes un dialogue "sans totem ni tabou", y compris sur l'âge légal d'ouverture des droits à la retraite, alors fixé à 64 ans. Cependant, lors d'entretiens médiatiques en mars 2025, M. Bayrou avait exclu toute possibilité de retour à l'âge de 62 ans, justifiant cela par des équilibres économiques et démographiques.
Le PS estime que M. Bayrou a trahi sa promesse de laisser au Parlement "le dernier mot" sur ce dossier, particulièrement en ce qui concerne l'âge de départ à la retraite. Cet engagement avait été pris dans le cadre du "conclave des retraites" lancé en février 2025 pour permettre une nouvelle réflexion entre les partenaires sociaux.
Déroulement et Tentatives de Médiation
Les discussions du conclave sur les retraites se sont soldées par un échec, comme constaté par les partenaires sociaux le lundi 23 juin. Face à cette impasse, le Premier ministre a tenté un ultime "rabibochage" et a prévu de s'exprimer en conférence de presse le 26 juin 2025, à 17 heures, pour partager les conclusions de ses récents échanges avec les organisations syndicales et patronales.
Conséquences et Perspectives
Cette motion de censure marque une étape importante dans la relation entre le PS et le gouvernement de François Bayrou, notamment en ce qui concerne la gestion de la réforme des retraites. Elle souligne également les tensions politiques actuelles autour des réformes socialement sensibles et les difficultés à parvenir à un consensus politique large sur de telles questions. Le discours à venir du Premier ministre à Matignon pourrait offrir des indications sur les prochaines étapes envisagées par le gouvernement pour apaiser les tensions et progresser sur ce dossier complexe.