Contexte et Observation Initiale
Le Japon a signalé pour la première fois l'observation simultanée de deux porte-avions chinois, le Shandong et le Liaoning, en opération dans le Pacifique. Cette annonce a été faite par le ministère japonais de la Défense, soulignant une dynamique militaire inédite dans la région. Le 9 juin, le porte-avions Shandong, accompagné de quatre autres navires, dont un destroyer lance-missiles, a été observé évoluant dans la Zone Économique Exclusive (ZEE) japonaise près de l'atoll d'Okinotori. Pendant ce temps, le Liaoning se trouvait dans une autre ZEE japonaise, plus à l'est.
Réactions Diplomatiques et Stratégiques
Cette présence maritime a été interprétée par Tokyo comme une escalade stratégique majeure de la part de Pékin, ce qui a suscité des préoccupations considérables. Le ministre japonais de la Défense, Gen Nakatani, a exprimé l'inquiétude du Japon quant à cette expansion des opérations militaires chinoises dans des zones éloignées, notant que ces activités pourraient potentiellement menacer la sécurité régionale et la stabilité des routes maritimes.
Les États-Unis et d'autres alliés de la région Asie-Pacifique partagent cette inquiétude, observant que cette présence s'inscrit dans une stratégie chinoise visant à renforcer sa capacité opérationnelle et à affirmer ses revendications territoriales contestées.
Position Chinoise
En réponse, la Chine a défendu ses manœuvres comme étant conformes au droit international, soulignant qu'ils ne visaient aucun pays spécifique. Selon Lin Jian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, ces opérations sont considérées comme des exercices de routine destinés à améliorer les capacités de mission de leurs forces.
Wang Xuemeng, un porte-parole de la marine chinoise, a ajouté que ces exercices n'étaient dirigés contre aucune cible particulière, mais s'inscrivaient dans un calendrier annuel d'entraînement.
Implications et Perspectives
Les incursions des porte-avions chinois dans la ZEE japonaise ont été qualifiées de provocatrices par certains analystes comme Daisuke Kawai de l'Université de Tokyo, qui les voit comme des tests stratégiques des capacités de réponse du Japon. Cette situation souligne la montée en puissance de l'influence maritime chinoise dans le Pacifique et ses implications potentielles pour les équilibres de sécurité dans la région.
En réponse, le Japon a renforcé ses mesures de surveillance et de collecte d'informations pour décourager toute tentative de modification unilatérale du statu quo par la force.
L'observation conjointe des porte-avions Shandong et Liaoning ouvre de nouvelles perspectives sur la manière dont la Chine pourrait utiliser ses forces navales pour influencer les affaires régionales, surtout avec la mise en service imminente d'un troisième porte-avions chinois, le Fujian. Cette dynamique pourrait modifier significativement la stratégie de défense maritime de la région, nécessitant une adaptation des politiques de défense des nations concernées.