Contexte et opérations
Le 13 mai 2025, les autorités allemandes ont annoncé la dissolution du "Royaume d'Allemagne" ("Königreich Deutschland"), une organisation extrémiste et complotiste active dans le pays. Cette décision a été accompagnée de perquisitions dans sept régions d'Allemagne et d'une opération policière mobilisant des centaines de membres des forces de l'ordre. Fondé en 2012 par Peter Fitzek, un ancien professeur de karaté qui s'est auto-proclamé roi, le groupe avait établi son siège dans l'est de l'Allemagne, près de Wittenberg.
Motifs de l'interdiction
Le ministère de l'Intérieur a déclaré que l'organisation était interdite car ses objectifs et activités étaient contraires à la législation pénale et menaçaient l'ordre constitutionnel. Le groupe est notamment accusé de nier l'existence de la République fédérale d'Allemagne et de rejeter son système juridique, tentant de remplacer cet ordre par ce qui est qualifié d'État parallèle, constitué de structures pseudo-étatiques. Ceci incluait un système bancaire, des assurances illégales, ainsi que l'émission de monnaies et documents d'identité fictifs.
Arrestations et procédures judiciaires
Parmi les actions entreprises, l'arrestation de quatre personnes a été confirmée, incluant des membres fondateurs du groupuscule. Les autorités ont souligné que même si le groupe n'était pas particulièrement armé, il reste exceptionnellement dangereux à cause de ses thèses conspirationnistes, notamment antisémites, et de son potentiel nuisible.
Contexte politique et extensif
Le "Royaume d'Allemagne" fait partie de la mouvance des "Reichsbürger" ou "citoyens du Reich", lesquels comptent environ 23 000 membres en 2022. Ces groupes, qui nient la légitimité de l'Allemagne moderne, idéalisent la pérennité du Reich allemand d'avant la Première Guerre mondiale. La mouvance a vu son influence croître avec les restrictions sanitaires liées à la pandémie de Covid-19, souvent diffusant une rhétorique extrémiste de droite.
Défis pour le nouveau gouvernement
Le gouvernement dirigé par le chancelier Friedrich Merz, en fonction dès une semaine avant l'annonce, doit gérer non seulement la dissolution du KRD mais également l'ascension de l'AfD en tant que principale force d'opposition. Auparavant, sous la chancellerie d'Olaf Scholz, d'autres groupes Reichsbürger, souvent armés, avaient été démantelés. La situation est complexe alors que des factions similaires continuent de manifester leur dissension par rapport au gouvernement fédéral et ses institutions.
Conclusion
L'interdiction du "Royaume d'Allemagne" incarne un pas significatif du gouvernement pour lutter contre la menace d'idéologies radicales et d'organisations se présentant comme des États parallèles. L'efficacité de ces mesures reste sous une surveillance étroite dans un contexte où l'extrémisme de droite continue de croître au sein du pays.