Contexte du conflit
Depuis avril 2023, le Soudan est engagé dans un conflit armé opposant l'armée dirigée par le général Abdel Fattah Al-Burhane aux Forces de soutien rapide (FSR) commandées par Mohamed Daglo. Les deux parties sont accusées d'exactions. La région du Kordofan, riche en ressources pétrolières, se situe entre le Darfour et Khartoum et est devenue un théâtre central des hostilités.
Évolution récente des opérations
Le 26 octobre, les FSR ont pris le contrôle d'El-Facher, un verrou stratégique dans le Darfour occidental. Après cette prise, les FSR ont également occupé la ville de Bara, au Kordofan, et ont regroupé des forces autour d'El-Obeid, capitale de l'État du Kordofan-Nord.
Des attaques lancées par les FSR, notamment à l'aide de drones, ont été signalées dans la région. L'armée soudanaise a déclaré avoir intercepté un drone visant El-Obeid.
Situation à El-Obeid
El-Obeid, ville située à environ 400 kilomètres au sud-ouest de Khartoum et comptant près d'un demi-million d'habitants, fait l'objet de regroupements de forces et de craintes d'assaut. Des habitants ont exprimé leur inquiétude en lien avec les événements survenus à El-Facher et Bara. Selon des déclarations officielles, une attaque près d'El-Obeid a fait au moins 40 morts, chiffre rapporté par l'ONU.
Déplacements de population et victimes
La prise d'El-Facher a entraîné un exode massif. L'ONU a indiqué que plus de 80 000 personnes ont fui El-Facher et ses environs vers des localités telles que Tawila, Kebkabiya, Melit et Kutum. Après l'entrée des FSR à Bara, environ 36 000 personnes ont quitté cette ville et quatre localités voisines, selon l'ONU.
Des témoignages de réfugiés mentionnent des séparations entre femmes et hommes lors des départs d'El-Facher et la détention de centaines d'hommes dans des villes voisines. Des organisations humanitaires ont signalé des arrivées de familles avec des enfants séparés de leurs parents, évoquant des cas de personnes disparues, détenues ou tuées.
Réactions politiques et conditions de trêve
Plusieurs pays médiateurs, dont l'Arabie saoudite, les États-Unis, l'Égypte et les Émirats arabes unis, ont proposé une trêve. Les FSR ont indiqué soutenir cette proposition, tandis que l'armée n'a pas formulé de commentaire public en faveur d'un cessez-le-feu et a laissé entendre la poursuite des opérations.
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, a mis en garde contre des préparatifs en vue d'une intensification des hostilités dans le Kordofan. Le gouverneur du Darfour, Minni Minnawi, a déclaré que le retrait des FSR des villes qu'ils contrôlent, la libération des personnes enlevées et le retour des déplacés devaient précéder toute trêve.
Bilan humanitaire
Les informations disponibles indiquent que le conflit a causé des pertes humaines importantes et des déplacements massifs. Selon des estimations des Nations unies, la crise a provoqué des dizaines de milliers de morts et près de 12 millions de personnes déplacées, constituant une crise humanitaire de grande ampleur.
Perspectives à court terme
La concentration de forces autour d'El-Obeid, l'emploi de drones et les déplacements récents de population laissent présager une poursuite des tensions dans la région, en l'absence d'un accord entre les parties sur une trêve et ses conditions.








