Contexte et résultats de l'élection
Le 9 janvier 2025, le Liban a élu le commandant en chef de son armée, Joseph Aoun, au poste de président de la République. L’élection s'est tenue après plus de deux ans de vacance présidentielle, suivant la fin du mandat de Michel Aoun en octobre 2022. Lors du vote parlementaire, Joseph Aoun a été élu au second tour, obtenant 99 voix sur 128, dépassant les 86 voix nécessaires à son élection, et surpassant sa performance du premier tour où il avait récolté 71 voix.
Soutiens politiques et internationaux
Joseph Aoun a bénéficié de larges soutiens, notamment celui des blocs politiques du Hezbollah pro-iranien et du mouvement Amal. Bien que ce dernier soit initialement opposé, un accord entre les blocs a permis de débloquer la situation politique. En outre, Aoun a reçu le soutien de la communauté internationale, en particulier des États-Unis, de la France, et de l'Arabie saoudite, qui voyaient en lui un candidat capable de stabiliser le Liban.
Défis internes et engagements
Dans son premier discours, Joseph Aoun a déclaré vouloir inaugurer une "nouvelle ère" pour le Liban, où l'État détiendrait le "monopole des armes". Cette déclaration s’inscrit dans un contexte où le Hezbollah, soutenu par l’Iran, demeure une force militaire influente. Aoun a également insisté sur l'importance de respecter la trêve avec Israël, dans le cadre de son engagement en faveur de la stabilité régionale.
Réactions internationales
L'élection de Joseph Aoun a suscité des réactions variées sur la scène internationale. Israël, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a exprimé son espoir que cette élection contribuerait à des relations de bon voisinage. L'Iran, à travers son ambassade au Liban, a également salué cette élection en espérant une coopération renforcée entre les deux pays.
Capacités et critiques du président élu
Malgré son manque d'expérience politique, Joseph Aoun jouit d'une réputation d'intégrité, bâtie sur sa gestion respectée de l'armée libanaise, une institution relativement épargnée par les divisions politiques et confessionnelles du pays. Crédible aux yeux de l'étranger, il demeure également un point de contact précieux avec les puissances occidentales. Toutefois, sa proximité avec les forces armées suscite des interrogations sur la continuité d'une tradition où les chefs d'armée accèdent à la présidence.
Considérations historiques et politiques
Le Liban fonctionne selon un système de partage confessionnel du pouvoir où la présidence est réservée à la communauté chrétienne maronite. Cette particularité, associée à l'élection fréquente de militaires à la présidence, suscite des débats sur la nature du pouvoir civil et militaire au Liban.