Contexte
En décembre 2025, la Commission européenne a infligé une amende de 120 millions d'euros à la plateforme X, dont la maison mère est xAI. La mesure a été prise en application du règlement européen sur les services numériques (Digital Services Act, DSA), qui fixe des obligations de transparence et d'accès aux données pour les grandes plateformes opérant dans l'Union européenne.
Motifs de la sanction
La Commission avait notifié des griefs à X en juillet 2024. Ces griefs portaient notamment sur les modifications apportées au système d'attribution du « badge bleu » après la reprise de Twitter par un groupe d'investisseurs dirigé par Elon Musk en octobre 2022.
Au titre du DSA, la Commission a relevé plusieurs manquements :
- une absence de transparence suffisante dans le répertoire publicitaire, y compris sur l'identité des annonceurs ;
- des pratiques susceptibles de tromper les utilisateurs concernant l'attribution du « badge bleu » (coche de vérification) ;
- le refus ou l'impossibilité pour des chercheurs agréés d'accéder à certaines données publiques de la plateforme.
La Commission a estimé que ces éléments contrevenaient aux obligations prévues par le DSA en matière de transparence, d'information des utilisateurs et d'accès pour la recherche.
Réactions publiques
Elon Musk a réagi sur la plateforme X en contestant la décision. Il a qualifié l'amende d'« insensée » et a publié des messages appelant à la suppression de l'Union européenne, estimant que les États membres devraient recouvrer leur souveraineté. Dans d'autres publications, il a critiqué les commissaires européens avec des termes fortement polémiques.
Plusieurs responsables politiques américains ont critiqué la décision, estimant qu'elle pouvait pénaliser les entreprises technologiques américaines. Aux États-Unis, des élus tels que le vice-président J.D. Vance et le sénateur Marco Rubio ont exprimé des commentaires publics défavorables à la sanction.
En France, la ministre de l'Intelligence artificielle et du Numérique, Anne Le Hénanff, a salué la décision de la Commission européenne. Le député et commentateur politique Florian Philippot a, quant à lui, dénoncé la mesure et décrit l'Union européenne en termes très critiques.
Chronologie succincte
- Octobre 2022 : reprise de Twitter par un groupe d'investisseurs dirigé par Elon Musk.
- Juillet 2024 : notification de griefs par la Commission européenne concernant le système des coches bleues et la transparence publicitaire.
- Décembre 2025 : prononcé de l'amende de 120 millions d'euros au titre du DSA et réactions publiques immédiates.
Conséquences et perspectives
La décision illustre l'application du DSA aux grandes plateformes et souligne les obligations de transparence, d'information et d'accès aux données pour la recherche. X pourrait contester la décision devant les juridictions compétentes de l'Union européenne, et l'affaire pourrait servir de référence pour l'application future du DSA à d'autres plateformes.
La décision et les réactions publiques posent des questions sur l'équilibre entre régulation, liberté d'expression et responsabilité des plateformes, ainsi que sur les relations transatlantiques en matière de réglementation des géants technologiques.








