Synthèse
Cet article résume les récents développements en matière de politique économique et d'épargne : l'intégration de l'assurance‑vie en euros dans l'assiette de l'IFI, les alertes sur la valeur du dollar, les attentes des épargnants « mass affluent », la publication d'un simulateur du Medef sur le coût du travail et les déclarations de Bruno Le Maire sur la trajectoire des finances publiques, ainsi que les modalités du transfert fédéral canadien en matière de santé.
Impôt sur la fortune improductive et assurance‑vie
Un texte voté le 31 octobre inclut dans l'assiette de l'impôt sur la fortune dite improductive (IFI) « les sommes, rentes ou valeurs d'assurance‑vie, exclusion faite de celles placées en unités de compte tels que mentionnées à l'article L. 131‑1 du code des assurances, ainsi que les liquidités et placements financiers assimilés ». Ce dispositif vise à prendre en compte les avoirs détenus via des contrats d'assurance‑vie en euros.
Le 5 novembre, la présidente de France Assureurs a formulé des observations publiques sur l'impact de cette évolution pour les détenteurs de contrats d'assurance‑vie. Florence Lustman a indiqué que « plus de la moitié des contrats d'assurance‑vie ont un encours de moins de 10 000 euros », ce qui laisse, selon son analyse, une large part d'assurés peu exposée à l'IFI.
Débats sur la valeur du dollar
Le 10 novembre, Jacques Attali a exposé plusieurs facteurs susceptibles d'affecter la valeur du dollar : une éventuelle politique visant un dollar plus faible, l'accroissement du déficit public américain, une gestion incertaine de la dette, la volonté de certains pays de réduire leur dépendance au dollar et l'émergence de stablecoins. Il a estimé que la confluence de ces facteurs pourrait conduire à une dépréciation significative du dollar, avec des répercussions potentielles sur l'économie mondiale.
Attentes des épargnants français
Un sondage OpinionWay pour Les Échos, BNP Paribas et Datagora s'est intéressé aux ménages qualifiés de « mass affluent » (patrimoine financier ≥ 100 000 € ou revenus annuels ≥ 72 000 €). Selon cette enquête, 97 % de ces ménages détiennent des livrets réglementés. Parmi eux, 83 % détiennent des actions et 33 % ont une exposition immobilière — soit en locatif direct (25 %) soit via des supports « pierre‑papier » (16 %).
Le sondage souligne que la sécurité et la diversification restent des priorités pour ces épargnants, qui recourent fréquemment à des conseils en gestion de patrimoine.
Simulateur du Medef pour comparer le coût du travail
Le Medef a mis en ligne un outil de simulation permettant de comparer, pour un même salaire brut ou net, le montant des cotisations salariales et patronales ainsi que le coût total du travail en France, en Allemagne, en Italie et en Espagne. L'outil accepte plusieurs paramètres (salaire brut/net, périodicité) et calcule le coût total pour l'employeur ainsi que le salaire net perçu par l'employé.
À titre d'exemples, pour un salaire net mensuel de 2 000 € en France, le coût employeur est estimé à environ 3 350 €, avec une ventilation indiquant près de 20 % de cotisations salariales et 25,4 % de cotisations patronales. Pour un salaire brut mensuel de 2 500 €, l'outil indique que le coût employeur serait inférieur d'environ 8,6 % en Allemagne, 2,2 % en Italie et 1,4 % en Espagne, avec des niveaux de salaire net estimés respectivement à 1 975 €, 2 270 € et 2 338 €.
Le Medef présente ces comparaisons comme un élément d'information pour le débat public sur le coût du travail.
Déclarations de Bruno Le Maire sur la trajectoire des finances publiques
Le 9 novembre, Bruno Le Maire est intervenu pour rappeler des alertes formulées lorsqu'il était ministre de l'Économie. Il a mentionné une lettre du 6 avril 2024 adressée au président de la République, signalant une baisse des recettes fiscales et un glissement du déficit, chiffré selon lui à 5,5 % pour 2023 contre 4,9 % anticipés. Dans cette lettre, il aurait demandé la mise en place d'une stratégie de maîtrise des finances publiques, incluant 15 milliards d'euros d'économies et le dépôt d'une loi de finances rectificative.
Budget fédéral canadien et transferts en matière de santé
Le budget fédéral canadien présenté prévoit un Transfert canadien en matière de santé fixé à 54,7 milliards de dollars pour 2025‑2026, puis une augmentation annuelle de 5 % jusqu'en 2028. Au‑delà de 2028, le budget prévoit une hausse minimale de 3 % par an, indexée sur la moyenne mobile triennale de la croissance nominale du PIB.
Plusieurs observateurs ont estimé que ces modalités limitent la marge de manœuvre des gouvernements provinciaux. L'inflation et le vieillissement démographique pourraient amener le coût réel des services de santé à croître plus rapidement que les augmentations prévues. Le budget mentionne également des accords de financement arrivant à échéance en 2027 et 2028, concernant notamment les soins à domicile, la santé mentale, la lutte contre les dépendances et les soins de longue durée.
Le gouvernement fédéral a présenté le budget comme comportant des investissements, dont un fonds de 5 milliards de dollars destiné aux infrastructures de santé. Des représentants provinciaux demandent un taux de croissance des transferts plus élevé pour garantir la stabilité budgétaire des systèmes de santé provinciaux.








