Contexte
Le 19 octobre, des individus ont pénétré dans la galerie d'Apollon du musée du Louvre (rue de Rivoli, Paris) et ont dérobé plusieurs bijoux exposés, estimés à 88 millions d'euros. L'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels et des services judiciaires spécialisés ont été saisis. Les objets volés n'avaient pas été retrouvés au dernier état de l'information publique.
Déroulement du cambriolage
Selon les éléments d'enquête rendus publics, des auteurs ont utilisé un camion-élévateur permettant de positionner une nacelle jusqu'à la galerie d'Apollon. Des vitrines ont été fracturées et des pièces exposées retirées. La fuite aurait été effectuée à l'aide de deux-roues.
Enquête et moyens mobilisés
L'enquête a mobilisé des unités spécialisées et une centaine d'enquêteurs selon les communiqués. Les investigations comprennent des exploitations de vidéosurveillance, des examens téléphoniques, des analyses ADN et des perquisitions. L'instruction vise également à suivre d'éventuels circuits de revente illicite et des opérations de blanchiment.
Interpellations et mises en examen
Plusieurs vagues d'interpellations ont été conduites. Deux hommes, trentenaires et domiciliés à Aubervilliers, avaient été interpellés antérieurement et mis en examen. Des interpellations supplémentaires ont suivi; parmi celles-ci, deux personnes ont été mises en examen et placées en détention provisoire, portant à quatre le nombre de personnes écrouées dans le dossier.
Parmi les personnes mises en examen figurent un homme de 37 ans, poursuivi pour vols en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un vol en bande organisée, et une femme de 38 ans, poursuivie pour complicité de vol en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un vol en bande organisée. Lors de leurs auditions, ces deux personnes ont contesté toute implication.
Trois autres personnes interpellées dans le cadre d'une des vagues d'enquête ont été remises en liberté sans poursuite.
Les autorités judiciaires ont indiqué qu'il restait au moins un auteur à identifier et que des personnes susceptibles d'être commanditaires faisaient également l'objet de recherches.
Preuves matérielles et expertises
Des traces d'ADN ont été relevées sur la nacelle utilisée pour accéder à la galerie, sur au moins un scooter présumé impliqué dans la fuite, sur des vitrines fracturées et sur divers objets abandonnés. La justice a évoqué la possibilité d'un "ADN de transfert" pour certains éléments, ce qui nécessite des vérifications complémentaires pour déterminer s'il s'agit d'une contamination indirecte. Les images de vidéosurveillance et les données téléphoniques font l'objet d'exploitations techniques.
Situation des biens volés
Les bijoux dérobés n'ont pas été retrouvés. Les enquêteurs explorent plusieurs hypothèses, y compris des circuits de revente illicite à l'étranger et l'utilisation des pièces comme moyen de blanchiment ou d'échange sur des marchés parallèles.
Sécurité du musée et constatations administratives
Une enquête administrative conduite par l'Inspection générale des affaires culturelles a mis en évidence des lacunes dans l'évaluation du risque d'intrusion, un sous-équipement de certains dispositifs de sécurité, une gouvernance qualifiée de non adaptée et des protocoles de réaction aux vols et intrusions jugés obsolètes. La ministre de la Culture a annoncé des mesures visant notamment à renforcer la protection extérieure du musée (dispositifs anti-véhicule et anti-intrusion, révision des protocoles et formation du personnel).
Suites de la procédure
L'instruction se poursuit avec des expertises techniques, des auditions complémentaires, des perquisitions et des actes devant le juge des libertés et de la détention. L'évolution de la procédure dépendra des conclusions des expertises et des exploitations des pièces saisies. Les autorités ont indiqué qu'elles poursuivaient la recherche des auteurs restants, des éventuels commanditaires et des biens volés.








