Résumé
Le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) a ouvert une enquête visant à identifier les auteurs de propos à caractère raciste publiés sur un groupe Facebook intitulé « La France avec Jordan Bardella ». Le parquet de Paris a indiqué que cette procédure faisait suite à un signalement.
Contexte et révélations
Début juin, le site Les Jours a publié une enquête montrant que de nombreux élus, responsables locaux et collaborateurs parlementaires affiliés au Rassemblement national (RN) étaient membres du groupe. Les messages relevés comprenaient des appels à l’exclusion et des formules racistes ou antisémites, comme « Les Arabes dehors », des allégations selon lesquelles « la France est dirigée par les Juifs sionistes », ainsi qu’une référence à Adolf Hitler formulée ainsi : « il nous manque un mec à petite moustache... ».
Selon les éléments publiés, le groupe rassemblait plusieurs milliers de membres, dont certains apparaissaient comme administrateurs ou modérateurs.
Signalement et procédure judiciaire
Le député Thomas Portes (La France insoumise) a indiqué avoir adressé un signalement à la procureure de la République le 5 juin, en mentionnant la présence de députés du RN parmi les membres du groupe. Le dossier a été confié au PNLH, qui a mené des investigations destinées à identifier les auteurs des propos litigieux et à déterminer d’éventuelles responsabilités pénales.
Réactions internes au Rassemblement national
La direction du Rassemblement national a sommé ses députés de se retirer des groupes Facebook concernés. Plusieurs cadres et élus figuraient parmi les administrateurs, ce qui a soulevé des interrogations sur la qualité de la modération et la responsabilité du parti. Un élu cité par l’AFP a qualifié le travail des modérateurs d’« amateurisme », tout en précisant ne pas être visé directement.
Enjeux politiques
Des observateurs ont replacé l’affaire dans le cadre d’un débat plus large sur la structuration et la professionnalisation du RN. Les révélations ont rouvert des questionnements sur la ligne politique du parti, ses pratiques de contrôle des espaces en ligne et les conséquences éventuelles sur son image publique, en particulier à l’approche de scrutins nationaux.
Sources
Les informations sont issues des communiqués du parquet de Paris transmis à l’AFP, d’un signalement mentionné par le député Thomas Portes, et des enquêtes publiées par Les Jours et Franceinfo.