Le président des États-Unis, Donald Trump, a annoncé le 29 novembre sur son réseau social Truth Social que l'espace aérien au-dessus et autour du Venezuela devait être considéré comme « entièrement fermé ». Il n'a pas fourni de précisions techniques, juridiques ou opérationnelles sur la portée de cette déclaration.
Contexte
L'annonce intervient dans un contexte d'intensification des tensions entre Washington et Caracas. Les États-Unis ont déployé des forces navales dans les Caraïbes, incluant un porte-avions et des destroyers, dans le cadre d'opérations déclarées de lutte contre le trafic de stupéfiants. Selon des autorités américaines, des frappes menées depuis le début de septembre ont visé plus de vingt navires soupçonnés de liens avec le trafic de drogue dans des zones maritimes proches du Venezuela et dans le Pacifique Est, faisant plus de 80 morts selon ces mêmes sources. Les autorités américaines n'ont pas rendu publiques des preuves détaillées établissant le lien entre ces navires et le trafic de stupéfiants.
Des organisations de défense des droits humains et des experts onusiens ont exprimé leurs inquiétudes au sujet de ces frappes, évoquant des risques d'exécutions extrajudiciaires. L'Agence fédérale de l'aviation américaine (FAA) avait émis, le 21 novembre, un avertissement invitant les compagnies aériennes à faire preuve de prudence en raison d'une « situation sécuritaire dégradée et d'une activité militaire accrue » autour du Venezuela.
Annonce et formulation
Le message publié par Donald Trump ciblait « toutes les compagnies aériennes, pilotes, trafiquants de drogue et trafiquants d'êtres humains » et demandait de considérer l'espace aérien comme « entièrement fermé ». Le président n'a pas précisé si cette mesure impliquait des restrictions réglementaires, des directives de circulation aérienne internationales, des interdictions de survol ou des actions militaires spécifiques.
Mesures américaines et déclarations récentes
L'administration américaine a multiplié les mesures visant des acteurs liés au Venezuela, notamment en qualifiant le « Cartel de los Soles » d'organisation terroriste étrangère et en annonçant des opérations ciblant des trafiquants. Le 27 novembre, Donald Trump a déclaré que des forces américaines allaient « très bientôt » cibler des « trafiquants de drogue vénézuéliens » lors d'opérations terrestres. Des informations de presse ont également évoqué un échange téléphonique entre Donald Trump et Nicolás Maduro, au cours duquel une rencontre éventuelle aurait été discutée.
Réactions du Venezuela et d'autres acteurs
Les autorités vénézuéliennes ont condamné les annonces américaines, qualifiant ces mesures de tentative de changement de régime et de menace. Certains responsables vénézuéliens ont qualifié la démarche d'« acte hostile » et de « menace colonialiste ». Aux États-Unis, des responsables et élus ont tenu des propos divergents, certains évoquant des options de départ pour le président Maduro, d'autres rappelant que seul le Congrès peut autoriser une déclaration de guerre.
Conséquences sur le trafic aérien
À la suite de ces tensions et des avertissements, plusieurs compagnies aériennes internationales ont suspendu leurs liaisons avec le Venezuela. Des opérateurs tels qu'Iberia, TAP Air Portugal et Turkish Airlines ont annoncé des suspensions. Les autorités vénézuéliennes ont réagi en annulant ou en suspendant des droits d'exploitation aérienne. Certains vols continuent néanmoins d'être programmés depuis plusieurs aéroports vénézuéliens.
Analyse et perspectives
Des analystes en relations internationales estiment que la déclaration de fermeture de l'espace aérien pourrait être interprétée comme une mesure d'exclusion aérienne, potentiellement préparatoire à des opérations plus larges. D'autres experts jugent qu'une invasion à grande échelle reste peu probable en raison de contraintes politiques et opérationnelles. Subsistent des incertitudes sur les bases juridiques de la mesure, sa durée, ses modalités d'application et ses effets sur les vols commerciaux et humanitaires.
Éléments non précisés
Les autorités américaines n'ont pas publié de détails sur les bases juridiques, la durée, les modalités d'application, ni sur les éventuelles exemptions pour vols commerciaux ou humanitaires liées à cette annonce. Des questions persistent également sur la nature et l'existence de preuves liant certaines cibles aux activités de trafic de stupéfiants avancées par Washington.








