Faits et contexte
Une gérante de salon de massage à Paris, identifiée comme Nannapat R., a été condamnée pour des faits de traite d'êtres humains et de travail dissimulé. Selon les éléments présentés lors du procès, plusieurs employées recrutées en Thaïlande ont été amenées en France via un réseau de passeurs moyennant des sommes comprises entre 4 500 et 5 100 euros.
Conditions de recrutement et de séjour
Les plaignantes ont déclaré avoir payé ces sommes pour rejoindre la France et avoir subi des retenues sur salaires pendant plusieurs mois destinées au remboursement de ces frais. Elles ont été hébergées, selon leurs déclarations, pour 250 euros par mois, parfois « à même le sol ou sur une table de massage ». Des éléments du dossier indiquent qu'elles travaillaient cinq à sept jours par semaine, pour des rémunérations déclarées en moyenne autour de cinq euros de l'heure et un salaire initial inférieur à 1 000 euros par mois pour près de 200 heures de travail, puis réduit dans au moins un cas.
Une ancienne employée a également allégué avoir été sanctionnée par la gérante pour avoir refusé des pratiques sexuelles demandées par un client.
Infractions reprochées
Les chefs retenus comprenaient la traite d'êtres humains, le travail dissimulé et l'emploi d'étrangers sans titre de séjour. Le dossier mentionne le travail dissimulé de 25 salariées au cours des cinq dernières années.
Procédure judiciaire et peine
Le procès a donné lieu à une condamnation de la gérante à quatre ans d'emprisonnement ferme assorti d'un mandat de dépôt, ainsi qu'à une interdiction de séjour en France d'une durée de dix ans. Sa fille, poursuivie pour complicité, a été condamnée à un an de prison avec sursis. Lors de l'audience, la présidente du tribunal a estimé que les employées étaient enfermées « dans un système de contrôle » et a suivi les réquisitions du parquet. Une avocate des parties civiles a qualifié l'affaire de « cas d'école de la traite », en invoquant les étapes du recrutement, du transfert, de l'hébergement et de l'accueil.
La prévenue a plaidé, à la barre, vouloir « aider ces filles » et a déclaré que la déclaration de nombreux salaires entraînerait des cotisations importantes.
Antécédent judiciaire
Le dossier indique qu'en 2015 Nannapat R. avait déjà été condamnée pour des faits similaires à deux ans d'emprisonnement et à une amende de 50 000 euros.
Conséquences et points relevés
Le jugement a porté des sanctions pénales et une interdiction de séjour. Le procès a mis en évidence des allégations portant sur le recrutement international, des modalités de paiement par les victimes, des retenues sur salaire et des conditions d'hébergement et de travail déclarées par les plaignantes.








