Introduction
Chaque année, la lettre d'information Les Glorieuses publie une date et une heure symboliques à partir desquelles elle indique que, si les femmes étaient rémunérées au même taux horaire que les hommes, elles cesseraient « symboliquement » d'être payées pour le reste de l'année. En 2025, cette date a été fixée au 10 novembre à 11 h 31 (22 secondes selon le communiqué).
Méthode de calcul de la date symbolique
Les Glorieuses appliquent un taux d'écart salarial publié par l'Insee à la durée annuelle de travail (nombre de jours ouvrés). Pour 2025, le collectif a utilisé l'écart de 14,2 % mesuré par l'Insee à l'équivalent temps plein pour calculer le nombre de jours ouvrés correspondant à cet écart. Ce résultat aboutit à la date et à l'heure communiquées par le collectif.
Données chiffrées citées
- Écart de salaire à équivalent temps plein (public et privé, entreprises de plus de dix salariés) : 14,2 %, selon l'Insee (données portant sur 2023).
- Écart de rémunération tous temps de travail confondus (ensemble des salaires perçus sur l'année) : 22,3 %, selon le communiqué des Glorieuses repris dans la presse.
- Écart à travail égal, compétence égale et dans un même établissement : 3,8 %, selon les mêmes sources.
- Évolution récente : l'écart à équivalent temps plein est passé de 15,1 % en 2016 à 14,2 % dans les données citées par Les Glorieuses (chiffres communiqués par le collectif).
Facteurs identifiés expliquant les écarts
Les éléments avancés par Les Glorieuses et repris par la presse pour expliquer ces écarts comprennent :
- la répartition genrée des métiers, avec une surreprésentation des femmes dans les emplois à temps partiel et dans certains secteurs moins rémunérés ;
- une concentration moindre des femmes dans les postes de direction ;
- des ruptures de carrière liées à la parentalité et une répartition inégale des tâches domestiques et de soin.
Mesures proposées par Les Glorieuses
Les propositions formulées par le collectif et présentées dans les articles incluent :
- la revalorisation des salaires des professions à prédominance féminine ;
- l'instauration d'un congé post-naissance équivalent et mieux indemnisé pour les deux parents ;
- la conditionnalité de l'accès aux marchés publics et aux subventions au respect de l'égalité salariale (principe dit d’"éga-conditionnalité").
Les Glorieuses affichent également l'attente que des règles de transparence salariale, issues d'une directive européenne et dont la transposition est annoncée pour les années à venir, contribuent à réduire les écarts. Les pays cités en exemple dans la communication du collectif sont l'Islande et la Suède, où des mesures de transparence salariale existent depuis plusieurs années.
Réactions et calendrier réglementaire
Plusieurs responsables politiques et acteurs publics ont réagi à la publication de la date symbolique. La présidente de l'Assemblée nationale et d'autres élus ont qualifié la situation d'inégalité et appelé à des actions.
Par ailleurs, une directive européenne visant à renforcer la transparence salariale a été mentionnée dans les communications publiques comme devant entrer en application dans les années suivantes, entraînant des obligations accrues pour les entreprises (par exemple, information sur les critères de rémunération et publication de certains indicateurs dans les entreprises de taille définie).
Observations complémentaires
La date publiée par Les Glorieuses est une construction symbolique destinée à rendre perceptible l'écart salarial en le traduisant en unités de temps. Les chiffres utilisés pour ce calcul proviennent des données chiffrées citées dans les communiqués et rapports mentionnés dans la presse. Les évolutions numériques citées (niveaux d'écart et trajectoires) résultent des comparaisons entre séries publiées par l'Insee et des analyses diffusées par le collectif.








