Contexte des restrictions aux États-Unis sous l'administration Trump
Depuis l'arrivée de Donald Trump à la présidence des États-Unis, une série de mesures a suscité de vives inquiétudes parmi les communautés scientifiques américaines et internationales. La nouvelle administration a entrepris des coupes importantes dans les financements fédéraux destinés à la recherche, notamment dans les domaines de la science climatique, de la santé et des études progressistes. Cette situation a engendré des craintes quant à la poursuite de nombreux projets de recherche dépendant de ces subventions.
Les conséquences de ces politiques ont déjà été ressenties. Des termes tels que "diversité" et "femme" ont été censurés sur les sites Web gouvernementaux. De nombreux employés d'agences de financement ont été licenciés, et certains projets ont été soit réduits dans leur portée, soit complètement interrompus. Par exemple, Vera Kuklina, une géographe à l'Université George Washington, a vu son financement fédéral supprimé, menaçant ses recherches sur l'adaptation des populations autochtones de l'Arctique au réchauffement climatique.
Réponse européenne et initiatives pour attirer les chercheurs
En réponse à cette situation, l'Union Européenne et la France ont annoncé des plans pour faire de l'Europe une destination attractive pour les chercheurs. Le 5 mai, Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen ont respectivement lancé des initiatives visant à pallier les lacunes causées par les restrictions américaines. Emmanuel Macron a initié la conférence "Choose Europe for Science" à la Sorbonne, destinée à attirer les scientifiques affectés par les politiques de l'administration Trump.
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a annoncé un investissement en recherche de 500 millions d'euros entre 2025 et 2027. Cet effort vise à rendre l'Europe plus attrayante pour les chercheurs en renforçant les infrastructures de recherche, en proposant de nouvelles "super-subventions", et en doublant les compléments versés aux bourses existantes d'ici 2027. L'objectif est d'atteindre 3% du PIB en investissements pour la recherche et le développement d'ici 2030.
Des mesures sont également prévues pour simplifier l'entrée des chercheurs hautement qualifiés au sein de l'Union Européenne et pour inscrire la liberté de la recherche scientifique dans le droit, garantissant un environnement de recherche ouvert et libre.
Perspectives et impact potentiel
Ces annonces ont suscité des réactions contrastées dans le milieu universitaire, mais elles témoignent d’un effort sérieux pour renforcer la position de l’Europe en tant que leader en matière de recherche face aux restrictions aux États-Unis. À moyen et long terme, ces initiatives pourraient modifier le paysage de la recherche mondiale en attirant davantage de talents vers le continent européen.