Arrestation et procédure
Un homme âgé de 22 ans a été interpellé le 17 décembre 2025 près de Limoges (Haute-Vienne) et placé en garde à vue dans le cadre de l’enquête ouverte après l’intrusion dans les serveurs du ministère de l’Intérieur. La procureure de Paris a indiqué que le suspect est déjà connu des services judiciaires et qu’il a été condamné pour des faits similaires en 2025. La garde à vue peut durer jusqu’à 48 heures.
L’enquête judiciaire a été confiée à la section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris et à l’Office anti-cybercriminalité (OFAC). Les chefs retenus incluent notamment l’atteinte à un système de traitement automatisé de données à caractère personnel mis en œuvre par l’État en bande organisée, infraction passible d’une peine pouvant atteindre dix ans d’emprisonnement.
Contexte de l’attaque
La présence d’activités suspectes ciblant des serveurs de messagerie du ministère a été détectée début décembre 2025. L’intrusion a concerné des outils centraux du ministère, notamment le traitement des antécédents judiciaires (TAJ) et le fichier des personnes recherchées (FPR).
Les autorités ont indiqué qu’un ou plusieurs acteurs ont accédé pendant plusieurs jours aux systèmes en exploitant des messageries professionnelles compromises. Des mots de passe auraient été échangés en clair via ces messageries, ce qui a été décrit comme un défaut d’« hygiène numérique » au sein des services.
Données consultées et revendications
Les autorités ont déclaré qu’à ce stade quelques dizaines de fiches confidentielles auraient été extraites des fichiers affectés. Un groupe a revendiqué l’accès à un volume de données nettement supérieur, revendication qui n’a pas été confirmée par les autorités.
Les fichiers concernés contiennent des informations issues des enquêtes de police et de gendarmerie (TAJ) et des signalements concernant des personnes recherchées ou des situations particulières (FPR).
Mesures prises et suites de l’enquête
Le ministère de l’Intérieur a annoncé des mesures immédiates de remédiation, comprenant la fermeture de certains comptes et la généralisation de la double authentification pour les agents. L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) a été saisie pour renforcer les dispositifs de protection. Une enquête administrative interne a également été engagée et la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a été informée.
L’OFAC a participé à l’identification du suspect et l’interpellation a été conduite avec l’appui d’unités spécialisées. Les investigations judiciaires se poursuivent pour préciser l’ampleur de la compromission, les modalités de l’intrusion et d’éventuels autres responsables.








