Introduction
L'injection de requêtes désigne des techniques par lesquelles des instructions malveillantes sont intégrées à des contenus consultés par des assistants ou agents d'intelligence artificielle (IA). Ces instructions peuvent être dissimulées dans des pages web, des courriels, des images, des documents ou des liens et être interprétées et exécutées automatiquement par des agents disposant d'accès aux ressources d'un utilisateur ou d'un système.
Définition et origine
Le concept d'injection de requêtes existe depuis plusieurs années et concernait initialement des assistants générant du contenu (texte, code, images) nécessitant une intervention humaine. L'émergence d'agents IA capables d'exécuter des tâches de façon autonome a étendu le champ de la menace : des instructions trouvées dans des sources externes peuvent dorénavant être exécutées sans supervision humaine.
Vecteurs d'injection
Les vecteurs identifiés incluent les pages web, les courriels, les images et les documents contenant des instructions formulées pour échapper à la détection humaine (éléments invisibles, métadonnées, steganographie) ou se présenter sous la forme de liens factices. Un agent qui parcourt ou analyse ces contenus peut lire et interpréter ces instructions comme des ordres à exécuter.
Fonctionnement et impacts
Lorsqu'un agent IA dispose d'un accès étendu aux données et aux services d'un utilisateur, l'exécution d'instructions injonctives peut entraîner :
- l'exfiltration de données personnelles ou professionnelles ;
- la modification ou la suppression de fichiers ou d'informations ;
- l'exécution d'actions sur des sites ou des systèmes au nom de l'utilisateur ;
- des altérations du comportement d'un modèle ou d'un service connecté.
Ces actions peuvent se produire sans que l'utilisateur en ait conscience si l'agent agit de manière autonome.
Réponses et mesures techniques
Les acteurs du secteur ont adopté plusieurs mesures visant à réduire le risque d'injection de requêtes, notamment :
- des détecteurs d'ordres malveillants évaluant la nature et le contexte des instructions ;
- des alertes signalant qu'un agent visite un site sensible et exigeant la confirmation de l'utilisateur pour poursuivre ;
- l'obligation d'une validation explicite avant l'exécution de tâches critiques.
Parallèlement, l'analyse des entrées (filtrage, normalisation, désambiguïsation) et des politiques de contrôle d'accès renforcées limitent l'exposition des agents.
Recommandations organisationnelles
Pour réduire les risques, il est recommandé de limiter les privilèges accordés aux agents, de séparer les fonctions sensibles (principes du moindre privilège et de séparation des tâches) et d'établir une gouvernance claire incluant journaux d'audit, procédures de revue et plans de réponse aux incidents.
Enjeux pour l'adoption
La gestion de ce risque est compliquée par l'évolution rapide des techniques d'attaque, l'apparition de menaces inconnues et le compromis entre sécurité et facilité d'utilisation. Dans certains secteurs sensibles, ces risques peuvent ralentir l'adoption d'agents autonomes.
Conclusion
L'injection de requêtes constitue un vecteur de menace majeur lié à l'intégration d'agents d'IA autonomes. La réponse efficace combine mesures techniques (détection, contrôles contextuels, validations utilisateur) et politiques de gouvernance visant à limiter les privilèges et à améliorer la surveillance des opérations automatisées. Une défense multi-niveaux et une sensibilisation des utilisateurs et organisations sont nécessaires pour réduire les risques associés.








