Contexte et Objectif du Budget 2026
Le gouvernement français, mené par le Premier ministre François Bayrou, se prépare à élaborer le budget pour l'année 2026 avec pour ambition de réaliser 40 milliards d'euros d'économies. Cette initiative fait face à une situation budgétaire complexe, où le déficit public est anticipé à 5,4 % du PIB en 2025 et doit être réduit à 4,6 % en 2026. Dans ce contexte, plusieurs figures politiques et responsables gouvernementaux expriment leurs visions et propositions pour atteindre ces objectifs.
Propositions de la Ministre des Comptes Publics
Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a proposé l'idée d'une "pause" sur certaines dépenses publiques, concept souvent associé à une "année blanche". Cette mesure consisterait à stopper temporairement l'indexation de certaines dépenses, telles que les retraites et les prestations sociales, sur l'inflation, et pourrait également concerner le barème de l'impôt sur le revenu. Montchalin s'oppose fermement à toute augmentation généralisée des impôts, surtout pour les classes moyennes, et exclut une hausse des taux de TVA.
La ministre prône un budget de compromis, cherchant à rallier les différents partis politiques lors de consultations avec les représentants du Rassemblement National et d'Horizons, avant le difficile examen parlementaire prévu à l'automne.
Points de Vue à l'Assemblée Nationale
En contraste, Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, ne partage pas l'exclusion d'une hausse d'impôts. Elle insiste sur l'importance de nouvelles recettes fiscales pour atteindre l'objectif d'équité et considère indispensable l'exploration de l'augmentation de certains impôts, notamment une révision des droits de succession pour les "super héritages". Braun-Pivet est aussi favorable à un abattement fiscal sur les pensions qui pourrait rapporter substantiellement au budget.
Opposition des Républicains
Les Républicains, dirigés par Laurent Wauquiez à l'Assemblée nationale, menacent de ne pas voter le budget en cas de hausse d'impôts et proposent plutôt des coupes dans les dépenses de l'État et un renforcement des mesures contre la fraude sociale, inspirées par les efforts de l'Italie sous Giorgia Meloni.
Perspectives et Défis
La nécessité de faire des économies significatives tout en maîtrisant les impacts sociaux représente un défi majeur pour le gouvernement. Bayrou promet de dévoiler les orientations budgétaires en juillet, alors que les avis divergent sur les moyens d'alléger le poids des dépenses publiques sans compromettre l'équité fiscale ni la croissance économique.