Annonce et retrait
Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a annoncé le retrait de l'ensemble de ses forces présentes sur le territoire turc vers le nord de l'Irak. L'annonce a été faite lors d'une cérémonie tenue dans le nord de l'Irak et accompagnée d'une photo diffusée par le mouvement montrant des combattants ayant quitté la Turquie. Le PKK a demandé à la Turquie de prendre, « sans délai », des mesures juridiques et politiques pour poursuivre le processus de paix.
Contexte et déroulement du processus
Des discussions indirectes entre le PKK et les autorités turques ont été engagées à partir d'octobre 2024. Selon le PKK, le mouvement a voté sa dissolution en mai, en réponse à un appel de son dirigeant historique, Abdullah Öcalan. Le PKK a engagé une première phase de désarmement lors d'une cérémonie en juillet, au cours de laquelle des combattants ont symboliquement détruit des armes.
Par la suite, une commission parlementaire turque chargée de définir un cadre juridique pour le processus de paix a commencé ses travaux en août. Le PKK a indiqué que des mesures législatives spécifiques étaient nécessaires pour permettre l'intégration politique de ses membres. En septembre, Abdullah Öcalan a été autorisé à rencontrer ses avocats, pour la première fois depuis plusieurs années selon les comptes rendus.
Revendications du PKK
Le PKK a demandé l'adoption rapide de lois et de mesures politiques permettant la participation de ses militants à la vie politique démocratique en Turquie. Le mouvement a précisé ne pas se contenter d'une simple amnistie et a appelé à des garanties juridiques et institutionnelles adaptées au processus de transition.
Le PKK a déclaré vouloir défendre les droits de la minorité kurde en Turquie par des moyens politiques et démocratiques, conformément à l'appel à la paix formulé par Abdullah Öcalan.
Chiffres et bilan humain
Les bilans humains du conflit de plusieurs décennies varient selon les sources. Le président turc a évoqué un total d'environ 50 000 morts, incluant des militaires, tandis que d'autres estimations mentionnent plus de 40 000 victimes. Les évaluations chiffrées diffèrent selon les autorités et les observateurs.
Réactions et enjeux
Les autorités turques ont salué le retrait, y voyant des « résultats concrets » du processus engagé pour mettre fin au conflit. Le PKK a appelé à la mise en œuvre rapide des mesures juridiques et politiques requises pour que la transition vers une activité politique s'effectue dans un cadre sécurisé.
Les étapes suivantes identifiées par les acteurs impliquent l'adoption de dispositions législatives, la définition de garanties de sécurité pour les anciens combattants et des démarches politiques destinées à faciliter leur intégration. Des interlocuteurs politiques, notamment des représentants pro-kurdes siégeant au Parlement turc, ont été impliqués dans la médiation entre les parties.
Observations finales
Le retrait annoncé constitue une phase du processus de désarmement et de transition évoqué par le PKK et les autorités turques. Des mesures légales et politiques restent à définir pour concrétiser l'intégration des militants dans la vie politique et assurer la mise en œuvre du processus de paix.








