Contexte et nouvelles accusations
En juillet 2025, un rapport du cabinet spécialisé Egaé a révélé que l'abbé Pierre, de son vrai nom Henri Grouès, était visé par douze nouvelles accusations de violences sexuelles, dont sept sur des mineurs au moment des faits présumés. Ces révélations font suite à une première série d'accusations divulguées un an auparavant. Désormais, le total des témoignages s'élève à 45. L'abbé Pierre, qui fut une figure emblématique de la lutte contre la pauvreté, est décédé en 2007.
Témoignages des victimes
Le rapport cite divers témoignages anonymisés, notamment celui de deux sœurs. L'une d'elles affirme avoir été victime d'une agression sexuelle à l'âge de 11 ans, tandis que sa sœur décrit une agression à caractère sexuel survenue alors qu'elle avait 15 ans. D'autres témoignages évoquent des agressions subies dans les années 1990 et 1953, certaines victimes n'étant âgées que de 10 ans.
Réparations financières proposées
Face à ces accusations, Emmaüs et la Conférence des évêques de France (CEF) ont décidé de mettre en place un dispositif de réparation financière pour les victimes. Ce dispositif sera soutenu par la Commission reconnaissance et réparation (CRR), créée en réponse aux scandales de pédocriminalité dans l'Église datant des années 1950. Le fonds, entièrement financé par Emmaüs et la CEF, sera opérationnel à partir de septembre 2025, proposant des indemnités pouvant atteindre 60 000 euros.
Impact sur les institutions
Les conséquences de ce scandale ont été profondes. La Fondation abbé Pierre, renommée "Fondation pour le logement des défavorisés" en janvier 2025, a été restructurée. Emmaüs a fermé le lieu de mémoire dédié à l'abbé Pierre à Esteville, et de nombreuses voies ont été débaptisées. Les archives de l'Église ont révélé que la hiérarchie connaissait les comportements problématiques de l'abbé Pierre dès les années 1950, sans jamais ouvrir d'enquête en raison de son décès et de la prescription des faits.
Perspectives et réponses institutionnelles
Dans un effort de transparence, Emmaüs a initié une commission de recherche interne dont le rapport est attendu en 2027. L'association et l'Église espèrent ainsi offrir un soutien structuré aux victimes de ces violences. Néanmoins, la non-dénonciation antérieure aux révélations reste couverte par la prescription, ce qui empêche l'ouverture d'une enquête pénale en dépit des demandes initiales de la CEF.