Contexte de la commission d'enquête
Le 6 décembre 2025, une commission d'enquête parlementaire a auditionné plusieurs personnalités pour examiner d'éventuels liens entre mouvements politiques et réseaux islamistes. La commission a entendu des auteurs d'ouvrages, des chercheurs, des sondeurs et des responsables institutionnels, dont le directeur du renseignement de la Préfecture de police de Paris et le ministre de l'Intérieur.
Audition de Jean‑Luc Mélenchon
Jean‑Luc Mélenchon a été entendu par la commission le 6 décembre 2025. Lors de son audition, il a déclaré que La France insoumise (LFI) "n'acceptera jamais l'entrisme religieux". Il a affirmé que la laïcité de l'État était "fondatrice" pour son mouvement et a demandé de distinguer clairement l'islam, l'islamisme et le terrorisme.
Mélenchon a estimé que, selon lui, les travaux de la commission avaient produit des éléments qui "innocentent" son mouvement, en affirmant que les responsables des services de renseignement entendus n'avaient pas établi de lien entre LFI et des groupes islamistes. Il a cité des auditions d'auteurs d'un rapport sur l'entrisme des Frères musulmans, qui, selon lui, n'avaient pas observé de stratégie d'entrisme "au niveau national" au sein des partis politiques. L'un des auteurs, Pascal Courtade, a déclaré ne pas avoir mis en évidence de documents doctrinaux visant une islamisation à court ou moyen terme.
Mélenchon a également déclaré ne manifester "aucune sorte de sympathie pour le régime iranien" et s'est dit opposé aux régimes théocratiques.
Positions sur la laïcité et les pratiques religieuses
Lors de son intervention, Mélenchon a présenté une conception de la laïcité centrée sur la protection de la liberté de culte et fondée sur la loi de 1905, en précisant que cette loi ne constitue pas, selon lui, un athéisme d'État. Il a expliqué avoir évolué personnellement et avoir renoncé à une forme passée d'anticléricalisme.
Il a mis en garde contre des mesures de réglementation des pratiques religieuses proposées, selon lui, par des formations situées à droite ou à l'extrême droite, et a plaidé contre une interdiction générale du port du voile dans la rue ou du jeûne. Il a déclaré que l'État est laïc mais que la rue ne l'est pas, et que les adultes peuvent choisir leur tenue.
Débats et réactions devant la commission
Interrogé sur la présence de personnes qualifiées d'islamistes aux côtés d'élus ou de militants lors de manifestations propalestiniennes, Mélenchon a renvoyé certaines critiques vers des membres de la commission, évoquant des confrontations historiques liées à d'autres mobilisations.
Confronté aux accusations d'antisémitisme portées par la députée Prisca Thévenot, il a rejeté ces accusations et a défendu le parcours de son engagement, évoquant des actions passées en faveur de personnes de confession juive.
Auditions connexes et suite de la commission
La commission a entendu des responsables des services de renseignement et des auteurs d'études sur l'entrisme. Selon les auditions citées par Mélenchon, ces témoins n'ont pas identifié de stratégie d'entrisme politique à l'échelle nationale.
Après l'audition de Jean‑Luc Mélenchon, la commission a poursuivi ses travaux à huis clos pour finaliser le rapport qui sera présenté aux membres de l'instance.








