Contexte et Faits
En mars 2025, quatre employés travaillant dans des enseignes de restauration, notamment Starbucks et Prêt-à-Manger, à l'aéroport de Marseille-Provence, ont été licenciés pour faute grave. Ces employés étaient accusés d'avoir distribué des sandwichs invendus, destinés à être jetés, à des sans-abri et à du personnel aéroportuaire. Ce geste, bien qu'initialement motivé par une volonté d'éviter le gaspillage alimentaire, a été sanctionné par leur employeur, SSP, un groupe spécialisé dans les concessions de restauration sur des sites de transport.
Les Règles et Enjeux Légaux
Selon les explications fournies, les employés ont agi en dehors du cadre défini par le règlement intérieur, qui stipulait que toute marchandise invendue devait être mise au rebut, sauf disposition contraire inscrite par contrat. Plusieurs employés licenciés affirment que cette pratique de distribution était connue et tolérée par la direction depuis des années. Cependant, la direction de SSP a justifié ces licenciements en invoquant des règles d'hygiène stricte et une politique de responsabilité en termes de dons alimentaires.
Réaction des Employés et Actions Envisagées
Les salariés concernés ont contesté leur licenciement, qualifiant l'accusation de "faute grave" de prétexte. Ils ont prévu de saisir le conseil des prud’hommes pour faire valoir leur droit et ont nié toute intention de profit personnel, évoquant une pratique plus humanitaire qu'illégale.
Cadre Juridique et Analyse
L'affaire soulève des questions sur la gestion des invendus alimentaires dans les entreprises et s'inscrit dans le cadre plus large de la lutte contre le gaspillage alimentaire. Yves Nicol, avocat en droit du travail, souligne que chaque situation de gestion d'invendus doit être conforme au règlement intérieur de l'entreprise, qui prévoit généralement une échelle de sanctions.
Implications et Réactions
Cette affaire a suscité de nombreuses réactions, notamment de la part du syndicat CGT Air France, qui a jugé cette décision "scandaleuse" et "inhumaine". Des appels au boycott de ces marques ont été lancés sur les réseaux sociaux, critiquant l'approche des enseignes envers leurs employés solidaires. La direction de l'aéroport et SSP restent fermes sur leurs positions, mettant en avant le respect des règles légales et sanitaires.
Conclusion
L’affaire, qui combine des éléments de droit du travail et des pratiques de gestion d’invendus, met en lumière la complexité de concilier solidarité humaine et conformité aux règles d'entreprise. La poursuite des actions en justice par les salariés licenciés promet de clarifier ces enjeux légaux dans le contexte actuel de sensibilisation accrue au gaspillage alimentaire.