Contexte et Annonce
Le 7 juin, à l'approche du sommet sur les océans à Nice, le président Emmanuel Macron a annoncé vouloir limiter l'activité des chaluts de fond dans certaines zones des aires marines protégées (AMP) françaises. Cette décision intervient dans un contexte de préoccupations environnementales croissantes concernant les pratiques de pêche destructrices.
Impact du Chalutage de Fond
Le chalutage de fond est une technique de pêche qui racle le fond des océans, perturbant ainsi les habitats marins et la biodiversité. Critiquée pour son impact destructeur et sa consommation excessive de carburant, elle est surtout ciblée par des ONG qui militent pour son interdiction complète dans les AMP en raison des dommages écologiques qu'elle engendre.
Cartographie et Consensualisme
Macron a indiqué qu'un travail détaillé a été mené en collaboration avec des scientifiques et des pêcheurs pour établir une cartographie précise des zones concernées par la limitation. Cette cartographie, qui selon lui fait l'objet d'un consensus, sera présentée par la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher.
Réactions et Critiques
La réaction des ONG a été mitigée. Alors que certains saluent le mouvement comme un pas positif, d'autres critiquent le manque d'ambition, soulignant que seules des interdictions strictes pourraient assurer une réelle protection de la biodiversité. Notamment, l'association Bloom exprime son scepticisme quant à l'impact réel de cette mesure.
Objectifs de Protection
Actuellement, 33 % des eaux françaises sont classées sous au moins une AMP, mais la plupart permettent encore toutes sortes de pratiques de pêche. Avec cette nouvelle mesure, la France vise à atteindre l'objectif européen de placer au moins 10 % des eaux sous protection forte d'ici 2026, anticipant de quatre ans l'échéance fixée. Cependant, seuls 2,6 % des eaux françaises bénéficient actuellement de ce niveau élevé de protection.
Conclusion
Cette annonce, bien qu'elle marque une intention progressiste dans la protection marine, met en lumière les divergences entre les engagements politiques et les attentes des défenseurs de l'environnement. L'efficacité de cette mesure dépendra de sa mise en œuvre et de la volonté politique d'imposer des restrictions significatives aux activités de pêche nocives dans les AMP.